Un beau projet du leader d’Eiffel parrainé par France Culture. Critique et écoute.
Etape obligée du cursus des étudiants en littérature, le roman de Michel Tournier Vendredi ou les Limbes du Pacifique, variation introspective et ethno-philosophique du mythe de Robinson Crusoé, inspire ici le leader d’Eiffel, qui opte en vingt-cinq vignettes pour une création protéiforme, incluant huit chansons (parfois en anglais, puisque c’est l’idiome du naufragé), des pièces instrumentales en tapis volants de la narration et autant d’interventions d’un récitant (Denis Lavant), le tout fortement charpenté par le texte originel.
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Le projet, initié par France Culture, bénéficie de l’appui logistique de l’Orchestre national de France et des musiciens du groupe bordelais, et décline des univers multiples, revendiqués comme autant d’influences par le compositeur (soul, pop, musique baroque…).
D’une remarquable fidélité à l’écrivain (jusqu’à l’humilité, lorsque les musiques s’évanouissent derrière les phrases), l’album omet assez curieusement la conclusion du texte, le départ de Vendredi et son remplacement par un mousse supposé porteur d’avenir. Mais le résultat, en objet sonore non identifiable et absolument pas morcelable, déroule la forte identité d’une création qui n’est pas de la chanson, ni de la littérature, ni de la musique contemporaine, mais un peu tout cela à la fois.
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