En concert cette semaine, deux aventuriers mettent la langue. Critique.
Après quelques mignardises en welche (dialecte roman alsacien) dans le texte et l’arpentage raisonné de l’île de Batz (au large de Roscoff), Olivier Cadiot et Rodolphe Burger s’autorisent en troisième volet de leurs aventures communes un disque allemand dans lequel on pourra croiser à volonté collages extrêmes, fantaisie dadaïste et sombre electro.
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L’amitié, comme moteur d’une pérégrination nonchalante, leur permet d’évoquer la figure de Kaspar Hauser en réunissant Werner Herzog, Kraftwerk ou Franz Schubert (Gute Nacht), juste avant de convier sur scène Stephan Eicher et de laisser ronfler des basses telluriques. Bien sûr, on ne comprend pas la langue, mais on goûte la musique des mots, les halètements ou les énoncés péremptoires et, surtout, on s’engage avec délice sur cette autoroute de la fusion, entre chuintements d’asphalte et remugles de troquets. Du rock en esperanto.
Christian Larrède
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