Tendre et murmuré, du folk taillé dans le givre et les glaçons.
Des décennies avant que le folk ne soit la musique bio-bio cool préférée des publicitaires, elle avait trouvé dans la campagne anglaise des sixties et seventies une jolie aire de jeu, où, de Sandy Dennis à Vashti Bunyan, les femmes portaient la culotte – en velours cotelé. Il y a quelques mois, on entendait une défroquée de l’électro – Alison Goldfrapp – revenir avec conviction et passion à ce b-a-ba baba. C’est au tour d’une autre évadée du trip-hop, l’ancienne chanteuse des vilains Sneaker Pimps Kelli Ali, de se débarrasser de son décorum rutilant pour sortir nue dans ces bucoliques prairies. Nue, mais glorieusement accompagnée du compositeur et producteur Max Richter qui, du moyen-âge à Animal Collective, propose à ces murmures et soupirs voluptueux tous les possibles du folk. Et l’on maudit alors les Sneaker Pimps de n’avoir su offrir écrin à sa hauteur pour cette voix qui se révèle, majestueuse et sensuelle, dans ce trésor bucolique. Patient, attentif, amoureux de cette voix qu’il caresse et enlace, Richter joue résolument ici en marge du temps et des vents, tissant pour Kelli Ali un canevas souple, ample et fastueux, où folk bohème de sixties, electronica organique, sunshine-pop alanguie et même néo-classicisme se mettent humblement au service de cette mélancolie radieuse. Une chanson s’appelle Heavens Door : c’est sa grande porte, les anges vous y attendent.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}