Invité spécial des inRocKs Festival, le label Roche Musique signe la BO de l’été indien. Rencontre avec son fondateur, Cézaire, et un des poulains de la maison, Duñe.
Comment est né Roche Musique ?
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Cézaire – J’ai toujours voulu faire de la musique, d’une façon ou d’une autre. J’avais déjà l’expérience de soirées depuis mes études. Et puis j’ai créé Roche Musique en 2012 pour en faire vraiment mon métier. Je ne voulais faire que ça. Depuis, ça évolue d’année en année. Et ça défonce.
Tu es musicien. As-tu pensé le label pour soutenir ton propre projet ?
Cézaire – Non, même pas. En tout cas, pas consciemment. Ce que j’aime, c’est rencontrer des gens, développer des concepts, créer du collectif. Comme au basket. J’ai fait beaucoup de basket et j’aime cet esprit d’équipe. Là-dessus, Ed Banger m’a pas mal influencé.
Duñe – Il y a un côté très famille, c’est vrai. Ça a été très facile pour moi
de m’intégrer. Tout le monde s’écoute malgré les différentes personnalités. Il y a énormément d’échanges. On communique beaucoup.
Cézaire – Et on s’aide au-delà de la musique. Quand il y en a un qui déménage, on va porter les meubles !
Il y a une couleur musicale qui définit tout le label…
Cézaire – C’est comme faire une mixtape. Quand j’en fais une, j’ai une image en tête. Des couleurs. Un esprit. Des mots. Le label s’appelle Roche en référence au track de Sébastien Tellier. Ce morceau évoque des couchers de soleil, la plage… Je voulais créer cette ambiance, en mettant de côté tout ce que je peux avoir de dark en moi. Le voyage, le rêve, le soleil, la nature : il y a ça chez tous les artistes du label.
Duñe, ta musique a-t-elle changé depuis que tu as rejoint le label ?
Duñe – Avec les échanges qu’on a, oui, forcément. On n’a pas tous été influencés par les mêmes choses mais on a des points communs. Ed Banger, par exemple, ça m’a donné envie de produire de la musique sur ordinateur. Et puis il a fallu évoluer, proposer autre chose.
Est-ce qu’il y a un retour de la musique chaude, en réaction à la hype
de la techno ces dernières années ?
Cézaire – Il y a de la place pour tout, on ne se bat pas contre la techno ou
la house. Il faut juste trouver le moyen de faire parler de soi, en faisant de la qualité.
Duñe – On fonctionne par mots-clés, pas par genres musicaux. On a peut-être un univers plus grand. On ne se met pas de barrières. Avec d’autres crews comme Pain Surprises et Microqlima, une nouvelle génération de labels émerge en France.
Cézaire – Encore une fois, Ed Banger a fait des enfants. Mais il faut regarder ailleurs : le hip-hop a eu beaucoup d’influence sur notre génération. En France, et surtout à Paris, on a une culture du gang.
Tu viens de Tours…
Cézaire – Ouais. C’était une autre vie, je faisais beaucoup de sport. Mais c’est là-bas que j’ai rencontré Darius, Kartell, FKJ, Plage 84 et plein d’autres personnes qui bossent avec nous aujourd’hui…
Vous pourriez signer un artiste qui ne fait pas de musique électronique ?
Cézaire – Clairement. Je kifferais faire de la chanson française. On est ouverts à tout. Paradis, par exemple, ça nous parle. Quand les gens évoquent Roche Musique, ils ne savent pas trop comment nous qualifier. Ils donnent une définition imagée, et ça j’aime bien. Ce serait drôle que, dans quarante ans, des mecs disent : “Cette musique, c’est du Roche, t’inquiète.”
carte blanche Roche Musique le 18 novembre à Paris (Nuits fauves) et le 19 à Nantes (Lieu Unique), dans le cadre des inRocKs Festival
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