Ça devrait faire la une du NME : Morrissey a vu le loup. Dans Ringleader of the Tormentors, le huitième album de sa carrière solo, Morrissey parle beaucoup de sexe. Parmi la douzaine de titres qu’il contient, on pourra retenir le délicieux There are explosive kegs between my legs’ ( J’ai des petits fûts explosifs […]
Ça devrait faire la une du NME : Morrissey a vu le loup. Dans Ringleader of the Tormentors, le huitième album de sa carrière solo, Morrissey parle beaucoup de sexe. Parmi la douzaine de titres qu’il contient, on pourra retenir le délicieux There are explosive kegs between my legs’ ( J’ai des petits fûts explosifs entre les jambes’), mais aussi le plus direct Now I’m spreading your legs, with mine in between’ ( Maintenant j’écarte tes jambes avec la mienne entre les deux ) ou le métaphorique I entered nothing, and nothing entered me, til you came, with the key ( Je n’ai rien pénétré, et rien ne m a pénétré, jusqu’à ce que tu viennes, avec ta clef ).
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On ne sait ni qui est l’heureux propriétaire de cette fameuse clef ni la nature même de l’engin, et ayant autant envie de connaître la vie sexuelle de Momo que celle de nos parents, nous nous contenterons d’y voir une image de celle ou celui qui a permis d’ouvrir la ceinture de chasteté qui, depuis longtemps, empêchait le pauvre Momo de mettre papa dans maman et/ou papa.
On sait, en revanche, que Morrissey est aujourd’hui installé en Italie, amoureux, ce qui en soi constitue déjà une minirévolution, et qu’il a enregistré Ringleader of the Tormentors dans un studio situé dans les catacombes d’une église du XVIIe siècle, à Rome, avec le mythique producteur Tony Visconti (T-Rex, Bowie ) aux commandes. Son nouvel album ressemble, à peu de choses près, à son prédécesseur, le sympathique You Are the Quarry, alternant moments de grâce et divagations boogie à la con.
Il faudra donc saluer le single You Have Killed Me, morceau goguenard où il fait l’amour et l’humour, et chante comme un dieu. Un Dieu qu’il convoque dès le deuxième titre de l’album, Dear God, Please Help Me, orchestré par Ennio Morricone : six minutes bouleversantes, qui n’ont rien à envier aux plus belles de Vauxhall & I. Du côté des mauvais moments à passer, on déplorera l’intro baloche de In the Future When All’s Well ou la mélodie moche de I Will See You in Far Off Places.
On retiendra surtout de ce Ringleader qu’il est, à ce jour, l’album sur lequel Morrissey chante avec la plus grande grâce, comme sur la conclusion impressionnante de The Youngest Was the Most Loved. En français, Ringleader of the Tormentors pourrait se traduire par Le Bourreau en chef ? le timbre de Morrissey, malgré tout et quoi qu’il advienne, reste le plus beau tortionnaire de nos petits cœurs masochistes’ et d’artichaut.
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