L’artiste livre un premier essai remarquable.
Après avoir opéré en tant que musicien chez Melody’s Echo Chamber ou Juliette Armanet, puis avoir sorti plusieurs ep remarqués et une compilation sobrement nommée Mes meilleurs succès d’estime 2002-2010, Stéphane Bellity, plus connu sous le pseudo de Ricky Hollywood, présente aujourd’hui un tout premier long format, discret mais imparable : Le Modeste Album. Dans la même lignée que ses confrères Lafayette ou Julien Barbagallo, l’artiste réinvente la chanson française avec classe, humour et autodérision.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Dans Le Modeste Album, peu de sujets sensibles, mais toujours du sincère : qu’il raconte ce moment gênant où l’on croise quelqu’un dont on ne se souvient plus (Salut, je ne te reconnais pas), l’enfer du tapage nocturne (Trop de bruit) ou même les séductions estivales (Le Bain de minuit), Ricky Hollywood s’amuse à nous faire voyager dans son quotidien avec légèreté et délicatesse, en parfait héritier d’un Katerine apaisé. De featuring en featuring (le très bon Tu te regardes, en duo avec La Féline), le chanteur oscille entre déclarations loufoques et Auto-Tune assumé, le tout apposé à une parfaite maîtrise des synthétiseurs. Ici et là, les sonorités se chamaillent entre elles, pour un résultat au summum du paradoxal : un bazar impeccable.
En véritable touche-à-tout, Ricky Hollywood ne se contente pas de faire uniquement de la pop, loin de là : dans ce premier disque, l’artiste part à la rencontre de sonorités jazz, soft rock, et se met même dans la peau d’un crooner rétrofuturiste dans Tu adores cette chanson, sorte de géniale ballade façon générique de série télé des années 1980. En moins d’une dizaine de morceaux, le chanteur convainc sans problème, et réalise ici une belle performance qui lui assure une place de choix sur la nouvelle scène musicale française. Plus besoin d’être modeste désormais.
{"type":"Banniere-Basse"}