Reveries

Celui qui n’a toujours pas compris que la Suède n’avait plus rien à apprendre de qui que ce soit en matière de groupes pop a un gage. Sans doute une compagnie aérienne discount a-t-elle récemment consolidé les relations entre les villes scandinaves et l’Angleterre, et plus précisément Manchester : plus les années passent, plus les guitares s’y déploient de la même manière, sapées pour le dance-floor, prêtes pour la nuit.
L’an passé c’est The Embassy qui s’était chargé de ressusciter le spectre de New Order avec un disque beau et rose comme un gros bonbon, cette année il faudra compter sur l’electro-pop acidulée de Pacific !, duo masculin venu de Göteborg dont le premier album incite sérieusement au déhanchement, voire à la bascule, voire carrément au dandinement du krissprolls. La fête commence vite, dès le deuxième morceau : un Sunset Boulevard qui ressemble à ce qu’aurait pu donner une version sexy de This Old Heart of Mine des Isley Brothers pour la bande originale d’un film de Sofia Coppola -même mélange de paillettes et de mélancolie, même romantisme tranquille.
Plus tard, c’est un enivrant Hot Lips, pop-song qu’on verrait bien chantée par un Sébastien Tellier éméché en fin de soirée, qui continue la chorégraphie et très vite, la musique de Pacific ! évoque des images de boums, de soirées d’Eurovision réussies, de vidéos de Daft Punk et de pommes d’amour. Rien de légendaire ici, mais de quoi raviver encore plus la flamme electro-pop bien en vogue ces temps-ci. Décidément, « Pacific ! », « flamme », ces Suédois-là sont d’actualité.

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