La nouvelle formation d’Echo & The Bunnymen est super-extra-bath. De vrais tâtons, ces mecs. Traduisez : de pauvres types, tout juste capables de singer approximativement deux ou trois de ces petits secrets de fabrication qui firent des Bunnymen originaux l’un des plus beaux fleurons du rock anglais. Sons des guitares, breaks de batterie, arrangements de […]
La nouvelle formation d’Echo & The Bunnymen
est super-extra-bath. De vrais tâtons, ces mecs. Traduisez : de pauvres types, tout juste capables de singer approximativement deux ou trois de ces petits secrets de fabrication qui firent des Bunnymen originaux l’un des plus beaux fleurons du rock anglais. Sons des guitares, breaks de batterie, arrangements de cordes, tout nous est ici présenté en copie carbone impeccable, histoire de justifier un nom que l’on devrait laisser reposer en paix. Car enfin, de quel droit ces cinq-là osent-ils apposer sur leur pitoyable Reverberation le même sceau de cristal qui ornera à jamais la pochette d’Ocean rain, la merveille des merveilles ? Comment ne pas avoir la pudeur de se choisir un nouveau patronyme
(à l’instar de New Order, du Style Council, de Beautiful South, de Shack) ? Par respect, d’abord. Pour les fans, De Freitas, McCulloch, Liverpool, et eux-mêmes. Par crainte, ensuite, d’être assimilés à ces opportunistes marchands de cravates que devinrent avant eux les Byrds (ce Big Band de voleurs d’état civil qui sillonnaient encore l’Angleterre l’an dernier) et Pink Floyd (cette bonne blague qui dure depuis vingt ans). Cet Echo nouveau, où trônent en rois de pacotille les deux crédibles Will Sergeant et Les Pattinson, pue l’arnaque à trois sous, le casse minable où l’on bute une petite vieille pour lui piquer cent balles. Pour parfaire l’entourloupe, ces Bunnymen de quatrième zone auraient dû s’adjoindre les services de quelques mercenaires sans scrupules, piochés au hasard dans le Who s who de la racaille rock’n’roll. Tiens, par exemple, Hugh Cornwell, le lourdaud des Stranglers. Ça aurait eu de la gueule, non ? Et puis Mick Jones ? monsieur Calcium ? pour faire rugir quelques gros riffs qui tachent. Et Neil Conti derrière les fûts. Sacré toucher de caisse claire, ce gars’ Et Pijon aux back-vocals ? Pas con, ça ? Le résultat final n’aurait pas été plus pathétique que ces Gone gone gone ou False goodbyes, ces tristes ritournelles de baloche où l’on croit entendre Jean Roucas imitant Patrick Sébastien imitant Marc Seberg imitant Echo & The Bunnymen. Non, franchement, tout cela est profondément scandaleux. Mais qu’on ne s’y trompe pas, la sagesse populaire est souvent implacable : Bien mal acquis ne profite jamais’ ! Demain, la maison de disques les virera pour ventes insuffisantes. Après-demain, ils auront l’heureuse idée de se séparer. Et le mois prochain, ils reformeront les Beatles ?
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