Le turbulent groupe de Cleveland revient à ses fondamentaux : ça joue vite, fort, ça crie dans tous les sens.
“OK, bah bon anniversaire ‘Daydream Nation’…” A vrai dire, quand on lui a fait remarquer que son dernier album, Last Building Burning, sortait trente ans presque jour pour jour après le classique de Sonic Youth, on imaginait volontiers Dylan Baldi un poil plus expansif tant sa discographie a en commun avec les vénérables New-Yorkais. C’était sans compter sur le fait que la tête pensante de Cloud Nothings est à l’image de ses chansons : taiseux et concis.
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Plus rapide et énervé que jamais
L’enfant de Cleveland, dans l’Etat de l’Ohio, n’est pas encore tout à fait sorti de l’adolescence quand il commence à créer seul dans sa chambre. Après une poignée de chansons lo-fi en solo, il est repéré et se met à tourner. Tout bascule en 2012 quand, devenu quatuor, le groupe enregistre Attack on Memory, bouillon de rock tout en tension, en compagnie de Steve Albini, historique producteur de Nirvana, des Pixies ou encore des Breeders.
Trois disques plus tard, Cloud Nothings revient plus rapide et énervé que jamais. Sur Life Without Sound, leur album sorti l’année dernière, le quatuor avait ralenti le tempo, ouvrant de nouveaux territoires un peu plus pop. “Nous n’avions pas fait de concerts pendant une longue période, explique Baldi. Mais quand nous sommes repartis en tournée, nous nous sommes rappelé à quel point c’était drôle de jouer des chansons rapides et un peu folles.”
Des mélodies précises et acérées
Très court (trente minutes et quelques), ce nouvel album n’oublie pourtant pas de donner du temps à ses chansons, denses et cérébrales. C’est tout son paradoxe. Si la rage y dégueule de partout, c’est pour mieux dénier à la subtilité sa prépondérance. Rien n’est facile ici. Aucune trace d’un refrain ou d’un riff un peu trop grossier. Ses mélodies précises et acérées, Dylan Baldi les crie parfois mais ne les surjoue pas.
A l’arrivée, Last Building Burning est un disque passionnant, qui bouleverse en donnant envie de casser quelques bouches. Sûr qu’on trouvera bien quelques kids turbulents pour s’en souvenir dans trente ans.
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