L’architecte hip-hop s’offre un trip panoramique et envoûtant.
Cinq ans que Brendon « Alias » Whitney n’avait pas sorti de véritable album, ce maître architecte du beat ayant mis à profit ce laps de temps pour fouiller ses archives et multiplier les collaborations. Pas étonnant alors que Resurgam sonne comme un retour prophétique, tant par son titre latin que par ce qu’il renferme. Mi-retour aux sources électro-acoustiques et mi-coup de pagaie en avant vers l’ambient, “Je m’élèverai à nouveau” est un disque sans identité fixe : on l’écouterait volontiers sur une plage de pixels fins alors qu’il porte les stigmates d’un hiver rugueux passé dans le Maine. A ce titre, difficile de croire qu’il a suffi de six mois d’affinage pour obtenir des grands crus mélodiques de l’acabit de I Heart Drum Machine, Death Watch, Autumnal Ego ou Resurgam, où l’on ne sait si ce sont les entrelacs rythmiques ou les guitares gorgées de reverb qui nous font voir des étoiles. Rehaussé de détonations abstract hip-hop (New to A Few) et d’invités de marque en la personne de Yoni Wolf (dont le phrasé en balancier est bousculé par un décoiffant solo de batterie sur Well Water Black) et The One AM Radio le temps d’un The Wearing aux somptueux murmures pop, Resurgam est en définitive un remarquable travail d’orfèvre, aeere perennius.
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Benjamin Miollet
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