Figure de la house française depuis près de vingt ans, Grégory Darsa, alias Point G, sera à l’affiche de la date lyonnaise du Villa Schweppes BPM 2016, le 9 juin au Sucre, en compagnie de Busy P. Rencontre avec l’artiste, qui ressuscite depuis quelques années un de ses premiers projets. En partenariat avec la Villa Schweppes.
Vous jouerez au Villa Schweppes BPM avec Pedro Winter (Busy P)…
J’adore Pedro. Je l’ai rencontré en 1992 quand j’étais un jeune DJ, on a fait les soirées Hype au Folie’s Pigalle ensemble, avec Cyril Etienne des Rosaies (DJ Deep). Ensuite, on s’est barrés au Fumoir du Palace, avant les soirées Respect, quand la French Touch a émergé.
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Vous ne jouerez que vos morceaux ou il y aura aussi une partie DJ-set ?
Je ne joue que ce que je fais mais je ne suis pas comme certains à amener toutes mes machines car ma musique est très orientée vers les samples. Je les mélange donc à des stems et j’en fais une espèce de pot pourri, même si de temps en temps il y a des petits clins d’œil à d’autres artistes.
Vous n’êtes pas du genre à faire votre live dans votre coin : le partage avec le public est-il essentiel pour vous ?
Faire sa musique dans son coin, on en a besoin. C’est ce qui crée ta personnalité. Il y a juste l’art et la manière d’emmener des gens dans ton univers. On entend certains passionnés de musique parler du soundsystem, de l’accueil, du bar, de l’endroit, parce que c’est tout ça qui te met dans l’ambiance. Il n’y a pas que le DJ qui te fait passer une bonne soirée.
Est-ce que vous faites entrer les gens progressivement dans cette ambiance ?
Non, je suis dans quelque chose d’explosif : le live veut ça parce que ça dure à peine plus d’une heure. Si je fais un DJ set, c’est une autre histoire, ça passe par des transitions. Ce qui est sympa quand tu commences à faire des mix c’est de passer tel morceau parce que tu sais que trois disques plus tard, c’est tel autre qui va arriver.
Vous avez eu de nombreux pseudonymes au cours de votre carrière, dont Point G et DJ Grégory : pourquoi cette démarche ?
Quand j’étais très jeune, je n’étais pas forcément fier de ce que je faisais,
j’avais besoin de maîtriser mon sujet. Avoir plein de pseudonymes était un peu une manière de se cacher. Et d’un autre côté, on était tous fascinés par les noms que portaient certains artistes américains, qui donnaient une couleur différente à chacun de leurs projets.
La réédition de votre titre Underwater a relancé le projet Point G. Vous avez été surpris du succès rencontré ?
Les premiers morceaux datent environ de mes 22 ans. Je terminais mes études, je ne savais pas quoi faire dans la vie et sortais tout le temps. Le premier maxi de Point G date de 1996, ça s’est fait un peu comme une rigolade au début. Je ne m’attendais pas du tout à ce que ce projet refasse surface. Jusqu’en 2012, Point G n’intéressait personne. C’est avec le revival des nineties que les gens sont allés chercher des disques et sont tombés
sur mes beats très analogiques. Comme aujourd’hui tout est en digital, ils ont senti une connexion avec le projet, et c’est ça qui a justifié sa relance.
A votre avis, quelles sont les attentes de la nouvelle génération ?Nous les « vieux », on vient d’une période où la house et la techno étaient une urgence sociale. On ne voyait pas le DJ et la musique se voulait très confidentielle. Aujourd’hui, tout ça s’est aseptisé et on a envie d’y trouver autre chose. Internet et les portables ont pris le dessus et ont modifié les perceptions. On est maintenant dans l’individualité et l’image. Mais ce qu’il se passe en ce moment, c’est comme si je l’attendais dans mon fort intérieur depuis des années. Il y a une perception de la musique qui se veut beaucoup plus contemplative.
Quels sont les producteurs qui vous influencent le plus actuellement ?
J’essaie de ne plus être influencé et de garder mes jardins secrets. Mais évidemment, certains mentors restent encore pour moi des maestros, comme Lil Louis, Masters At Work, Mood II Swing, Murk… Collaborer avec Masters At Work, c’était la meilleure des reconnaissances.
Des conseils à donner aux participants du concours Villa Schweppes BPM ?
Absolument aucun. J’ai eu un parcours comme tout le monde : quand tu es jeune, tu vas en boîte de nuit et tu passes du bon temps. J’ai aperçu quelques titres en 1987 et ça a commencé à me travailler. Je suis beaucoup allé à New York mais j’ai été un très mauvais DJ pendant des années.
Je me suis entraîné seul dans ma chambre pendant tout ce temps, sans prendre de raccourcis.
Comment voyez-vous ce nouveau phénomène des « bedroom producers » ?
Il y aura toujours un nouveau pour te mettre une claque avec trois bouts de ficelles. Au début des années 90, j’ai rencontré Daniel Wang. Il avait des tout petits synthés, boîte à rythme et séquenceur. Il a fait toutes les premières sorties sur Balihu Records avec : ce sont des classiques. Donc « bedroom », dans les toilettes ou la cuisine, peu importe, tout ça c’est très bien ! Il y a des disques de Blaze sur Simplex, la chanteuse chante littéralement dans une salle de bain, et tu entends la réverbération du carreau. Ça donne un certain charme.
Comment se profile l’année 2016 ?
Je viens de sortir un triple pack vinyles de versions remixées que j’ai faites moi-même, pour accompagner la sortie digitale de Point G Live Season 1. Le triple pack sortira aussi en digital cet été. Je jouerai plusieurs de ces nouvelles versions, et sept nouveaux tracks que je suis en train de terminer, durant le live du Villa Schweppes BPM.
Point G Live Season 1, disponible sur iTunes et Beatport.
Villa Schweppes BPM, le 9 juin au Sucre avec Point G, Busy P, KUB et MA/JI.
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