Parolier, compositeur, interprète et musicien, ce nouveau venu de la scène belge dévoile un premier EP aux allures mystiques.
Il est midi lorsque nous rencontrons Halehan dans un bistrot du 10ème arrondissement. On découvre un jeune homme de vingt-deux ans, (très) grand et vêtu d’un col roulé noir et d’un long manteau beige. Histoire de n’épargner aucun cliché, on débute l’échange autour d’une bière traditionnelle de son pays, la Chouffe.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
De son vrai nom Alexandre Lambrecht, Halehan a pris goût pour la musique durant sa petite enfance. Issu d’une famille catholique traditionnelle, il se penche rapidement vers d’autres formes de spiritualité et créer des personnages imaginaires qui peupleront ses rêves et ses premières compositions. Il démarre la guitare à dix ans, crée son premier groupe de rock dans la foulée puis passe un an à faire du piano-jazz. Avec le partenaire de son second groupe (d’électro’ pop cette fois-ci), il part étudier à la célèbre Institute of Contemporary Music Performance de Londres, où il travaille durant trois ans la composition de chansons.
Mais ses projets de groupes ne durent pas, et Halehan se lance rapidement dans un projet solo. « Je voulais davantage me concentrer sur un projet seul, plus lyrique, plus écrit, et décoller de l’électronique », confie-t-il.
Durant sa dernière année de cours, il trouve son nom de scène.
« Il y avait une petite voisine qui m’appelait « Halehana », avec un « a », car elle ne savait pas bien dire Alexander. Du coup c’est resté, avec le « a » en moins », explique-t-il avec le sourire.
Des influences hétéroclites, bercées par la Belgique
Originaire de Linkebeek, ville flamande coincée entre Bruxelles et Waterloo, Halehan fait partie intégrante de la nouvelle scène Belge actuellement en pleine ébullition.
« Je trouve que pour l’instant il y a une chouette scène, avec beaucoup de projets très intéressants qui repoussent les limites de la pop »
Il cite comme exemple Romeo Elvis, l’un des rappeurs belges du moment. Principalement attiré par le jazz, Halehan revendique aussi une passion pour la musique du monde : la bossa nova, la pop psyché, l’électro, la musique brésilienne, ou encore la folk anglaise et américaine. Au niveau de ses sources d’inspiration, le panel est également varié : Norah Jones et Chet Baker pour leur mélancolie, Mac deMarco pour sa spontanéité ou encore Ryan Adams pour son côté songwriter.
Un premier EP mystique
Si les inspirations sont nombreuses, son premier EP Temple of Maia ne ressemble à aucun autre. Composé de cinq titres à dominante acoustique, l’EP opère une attraction immédiate et nous plonge directement dans les rêveries d’Halehan.
Maia, le premier titre, pose d’emblée le ton de l’EP et aborde la notion du sacrifice de l’artiste au profit de sa musique et de son abstraction dans l’oeuvre. « J’ai essayé d’emmener les gens dans mon petit monde créatif » déclare Halehan. Le second morceau, Whirlwind, est un dialogue musical et rationnel avec Dieu. « Quand il y a le cœur de voix qui chante, on a l’impression que Dieu répond. Cela renvoie au fait de croire en quelque chose de plus grand que nous. »
Viennent ensuite Snow et Feather Light, deux titres qui se complètent. Car si le premier parle du manque et du vide, le second injecte une bonne dose de romantisme et d’amour. Un morceau qui tire sa force de Cécilia Ebba, une amie d’Halehan, qui pose sa voix sur ce titre. « Cette chanson en duo apporte un petit changement. Elle est vraiment plus légère, même au niveau des paroles, c’est une petite balade amoureuse. Le thème de de la lumière colle bien avec les autres morceaux. » Dragonflies, qui vient se poser en clôture, est probablement le titre le plus lyrique de l’EP, sur le thème du courage.
Une esthétique particulière
En colocation avec le collectif Chapter One, Halehan vit à Bruxelles entouré d’autres artistes : vidéastes, danseurs… S’il aurait pu céder à une frénésie artistique et abreuver la toile de visuels, il décide pourtant de choisir la sobriété :
« Jusqu’à présent il y avait un côté très simple dans mes visuels, pour l’aspect acoustique. Je voulais faire parler la musique d’abord. On fait pas mal de visuels mais j’en utilise peu. »
Halehan n’a pour l’instant pas mis de clips en ligne, mais il a d’ores et déjà déjà réalisé plusieurs sessions acoustiques.
Quand on lui parle de ses futurs clips, Halehan balance sans hésiter ses idées :
« Quelque chose en mouvement, un peu comme dans le rap, avec pas mal de gens autour. En même temps très spontané et très simple, quasiment du live en fait. J’aime bien les bruits de clap, de clics, et des voix, assez épuré. Qu’il y ait la participation des gens présents. »
Malgré une courte expérience de la scène (pour le moment), il a déjà une idée bien précise de l’ambiance de ses futurs concerts :
« J’aimerai créer un chouette spectacle dans un endroit sympa, j’aime bien les petites salles. J’ai fais pas mal de petits shows intimistes où les gens sont assis autour de moi et où je tape des mains pour que les gens répondent, j’aime bien ce côté chaleureux. J’aimerai recréer ça, quand l’artiste est au centre et les gens l’entoure ».
En attendant de voir son public grossir, Halehan ne s’impose pas de limites, et voit déjà les choses en grand :
« J’aime bien l’idée boiler room. Une boiler room acoustique. Ou sur la lune ! (rires) Ça peut être sympa aussi. »
EP : Temple of Maia, sortie prévue le 10 février
concerts : Halehan sera présent à la Nuit des Botaniques, au mois de mai 2017.
{"type":"Banniere-Basse"}