Cinq ans après leur premier album « Mafia Douce », Pendentif est de retour en trio avec un nouvel album « Vertige Exhaussé ».
Cinq ans après leur premier album Mafia Douce, Pendentif s’est recentrée autour de sa paire de compositeurs, Benoit Lambin et Mathieu Vincent et de la lumineuse Julia Jean-Baptiste au chant, et s’est donné du temps tout simplement. Celui de la réflexion et de la production. À l’image du ressenti de ce nouvel album, Vertige Exhaussé, plus propice à la contemplation qu’aux préoccupations effrénées du 21ème siècle. Moins dansant, plus électro, toujours sensuel, les intros hypnotiques et cotonneuses laissent libre cours à la contemplation et l’on y ressent bien l’influence du grand air des Pyrénées, là où a déménagé Benoit et où a été confectionné cet album. 10 titres oscillant entre douceur et sensualité, sans jamais choisir, qui s’écoulent aussi tranquillement que l’eau entre les roches, et dont ils nous expliquent la genèse ci-dessous.
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Comment vous êtes-vous rencontrés avec Julia?
Benoit : On s’est vu à quelques concerts, on a fait des soirées ensemble, et on a sympathisé comme ça. Lorsque Cindy, la première chanteuse nous a annoncé qu’elle souhaitait arrêter en plein milieu de la tournée du premier album, on a de suite pensé à appeler Julia, il y avait quelque chose d’évident.
Julia : J’ai réfléchi une demie seconde, et j’ai dis oui.
Mathieu Vincent : On a fait une petite passation sur Facebook (rires). Et sinon sur le reste de la tournée, c’est marrant mais personne n’a remarqué qu’on avait changé.
Il y a un virage beaucoup plus aérien, moins dansant sur cet album. Pourquoi avoir pris cette direction ?
Benoit : Au début de la confection de l’album, quelque part on a tenté de faire quelque chose de dansant, on était parti sur du up-tempo… et finalement on est retourné à ce qu’on savait faire. En fait, s’il devait rester vraiment un coté du premier album, c’est ce côté aérien et lumineux.
Mathieu : Même dans la manière de produire l’album. Le premier a été produit de façon très acoustique, en studio, avec le producteur, des prises de batterie, de guitare, de basse… Alors que là on a tout fait dans nos chambres, à base de synthés, de batteries électroniques, et ensuite on a fait du mix en studio vraiment. On a mixé sur une période de six mois donc ça nous a laissé vraiment le temps de faire ce qu’on avait envie, et de prendre le temps de la réflexion.
Il y a un coté plus anglo-saxons sur cet album, même si vous chantez en français. Ça aussi, c’était une nouvelle direction?
Benoit : En 2010, dès qu’on parlait de pop française, c’était vachement référencé à Daho, Taxi Girl, Elli & Jacno, tout ça, alors que sur cet album on a été influencé sur ce qu’on écoute en ce moment. Des groupes anglo-saxons, comme Toro Y Moi. On a parfois du mal à entendre les voix, mais c’est un parti pris. Nous on a écouté de la pop anglaise toute notre vie et on n’a pas forcement compris les textes, mais l’émotion a toujours réussi à passer. Pour les paroles, j’essaye toujours que ça soit précis dans le flou on va dire. Une page blanche pour l’auditeur, que chacun interprète comme il veut. Des flashes, des images…On fait de la pop, pas de la chanson française. On recherche l’ascension, au rapport du mot de la mélodie qui va créer l’émotion, pas seulement le mot en lui-même. L’ambition esthétique et musicale de cet album, c’était aussi de poser du français sur des trucs qui n’ont pas été trop faits.
Julia: C’est comme ma façon de chanter près du micro, un peu susurré parfois, même si ma voix n’est pas au premier plan.
Qu’est-ce qui vous a inspiré cet album?
Julia : La forêt. Benoit a déménagé dans les Pyrénées, et ça l’a énormément inspiré pour écrire l’album.
Benoit : En ce moment je passe mon temps dans la montagne et par exemple, le titre La Couleuvre, c’est venu un lundi matin, avant que tout le monde aille bosser, je me lève et à 10h je me retrouve dans les bois et là je croise une couleuvre, et je me suis dit « tiens, je vais faire un morceau sur l’oisiveté », la contemplation. J’étais assez obsédé par l’eau aussi, c’est là que la couleur bleue m’est apparu. La métaphore de l’eau qui passe, ça me touchait vachement donc j’en ai beaucoup parlé dans cet album. Un moment je me suis même dis que je ferai bien carrément un album concept sur le cycle de l’eau. L’originel, c’est une chanson qui a été créée parce qu’on a rencontré David Morin pendant un concert. Il est champion de France d’ULM, et du coup, j’ai pas mal volé avec lui, et lui il vole en musique. Il a des morceaux de musique électro qu’il adore et il fait un vol synchronisé dessus. Et il a utilisé le nôtre pour des vols. Ce morceau en fait, il parle d’un arbre.
Où as été prise la photo sur votre pochette?
Julia : Dans les alpes, au bord d’un glacier. Deux jours de randonné pour arriver là.
Benoit : C’est aussi le nom de l’album Vertige Exhaussé : cette idée de montée-montée-montée pour ensuite arriver jusqu’à l’orgasme.
En concert le 8 mars à la Maroquinerie à l’occasion d’une PIAS NITES. Vertige Exhaussé s’écoute ici.
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