Les frères Théo et Raphaël nous offrent un nouveau clip « Je bois tout seul » et lèvent le voile sur leur duo mêlant habilement chanson urbaine et univers cinématographique. En concert les 28 et 29 juin, aux Galeries Lafayette et à la Bellevilloise (Paris).
Après une prestation très prometteuse à Clermont-Ferrand (à revoir ici), le duo Terrenoire – sacré prix du jury Inrocks lab 2018 – vient de dévoiler un troisième clip qui nous embarque dans leur univers cinématographique, aussi mystérieux qu’envoûtant.
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Succédant à Silence et Allons là-Bas, ce nouvel épisode classe définitivement les deux frères stéphanois dans un genre à part, entre variété raffinée, chanson transgenre, électro lancinante et performance poignante. A voir ci-dessous :
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Est-ce que vous pouvez nous dire ce qui vous a donné envie de bosser ensemble ?
Raphaël : On a très envie de bosser ensemble parce qu’on s’aime beaucoup, je crois. Ce qui est plutôt bien dans la vie, l’amour !
Théo : On a des sensibilités très proches. Malgré nos quelques années de différences, les gens pensent souvent qu’on est jumeaux. Ça doit être à cause de nos cheveux. Mais sinon, c’est assez troublant pour nous, on entend les mêmes choses, on a des imaginaires proches, nourris des mêmes choses.
Qu’est ce qui, musicalement parlant, vous rapproche, vous differencie et vous équilibre ?
Raphaël : Ce qui nous différencie et crée l’équilibre, c’est notre manière de créer. Théo se pose devant l’ordi et crée compulsivement, instinctivement c’est facile pour lui. Moi, j’ai besoin de tourner autour du pot un peu plus longtemps pour créer, de mettre des idées ensemble, d’avoir le concept dans la tronche avant d’y aller.
Ce troisième clip se présente comme un troisième chapitre. La scénarisation de votre musique semble primordiale dans votre projet. Pourquoi ?
Théo : Zappa parlait toujours de « continuité conceptuelle », ce qui lie une oeuvre, ce sont des éléments communs, reconnaissables qui font comme un fil conducteur entre tout. Notre manière de créer, c’est d’avoir une histoire, un récit qui sous-tend notre imaginaire. Un genre de map de jeux vidéos par dessus lequel on construit nos chansons, nos clips. Ce cadre nous permet d’aller où on veut, sans jamais nous perdre.
Raphaël : Et puis c’est drôle, on trouve, d’apposer sur la musique ces idées, de narration, de début et de fin.
Votre premier disque pourra se lire comme une histoire complète ? Chaque titre aura son clip et chapitre ?
Raphaël : Non pour l’instant, on se refuse de faire un concept-album. Peut-être plus tard. Faire un film par contre, lié à un album ça pourquoi pas.
Théo : On dispose un peu partout des indices, des idées, des situations, des personnages. Tout devrait s’éclairer à la fin.
De quelle famille musicale vous vous revendiquez ?
Théo : On adore les artistes qui mélangent la pop à autre chose. Prince, Zappa, Max Richter, Sakamoto, Radiohead.
Raphaël : Il y a toujours une dimension inconnue chez ces artistes, une bizarrerie qui dépasse, qui crée de l’imprévisible. On aimerait bien en faire partie un jour, pour le public de la famille des singuliers.
Vous composez ensemble ? Et écrivez aussi les paroles ensemble ? Réalisez les clips ensemble ?
Théo : La musique c’est beaucoup de studio, les textes c’est Raphaël. Les films on les tourne juste tous les deux pour l’instant. Personne d’autre que nous ne pose ses mains sur la caméra, c’était le concept pour cette première trilogie.
Raphaël : Ca nous faisait marrer de faire ça de manière un peu punk, d’apprendre sur le tas à raconter des histoires avec des images.
Terrenoire c’est le nom de votre patelin près de Saint Etienne. C’est aussi une drôle de matière, entre spleen et espoir tiède , qui semble avoir imprégné toutes vos paroles n’est ce pas ?
Raphaël : Terrenoire, c’est plein de choses pour nous. C’est avant tout, le quartier d’enfance. Mais la terre noire c’est aussi le limon la terre fertile. On aime bien l’idée que du noir, que de l’ombre naisse la lumière, le vivant.
Théo : Notre dernier clip, Je Bois Tout Seul, interroge ça, l’existence de forces contraires à l’intérieur de nous. On essaie toujours de mettre du clair-obscur dans nos morceaux. C’est la matière la plus inspirante pour nous.
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Terrenoire, prix du jury Nouvelles Scénes Music Machines 2018
Distingué par le prix de jeunes talents des Inrocks Lab et son partenaire des Galeries Lafayette, Terrenoire est à retrouver en concert le jeudi 28 juin dès 20h30 sur le rooftop des Galeries Lafayette de Paris Montparnasse (entrée gratuite sur invitation à retirer en ligne, plus d’infos). Mais aussi le vendredi 29 juin pour la soirée Nova, Nuit Zébrée, au forum de la Bellevilloise (sur invitation à retirer en ligne).
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