Habituez vous à voir les Madrilènes remplir les programmations de vos festivals préférés.
Leur premier album, Leave Me Alone, a vu le jour début janvier. Et depuis, les filles de Hinds connaissent un joli succès d’estime qui devrait leur permettre de continuer à écumer les scènes du monde entier qui les ont révélées l’an dernier. A l’été 2015, on avait profité de leur programmation sous le soleil de la Route du Rock (oui, oui) pour s’entretenir avec les Madrilènes les plus barrées de la nouvelle scène pop-garage.
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Vous avez pu profiter des plages de Saint Malo ?
Carlotta : Non, mais on aurait pu faire cette interview à la plage, aller nager un peu en répondant !
Parlez moi un peu de vos débuts, comment le groupe est-il né ?
Ana : En fait, Carlotta et moi étions en road trip dans le sud de l’Espagne et on avait deux guitares, je ne me souviens même plus pourquoi. On voyageait en van et on a appris à jouer une seule chanson de Bob Dylan dont les paroles étaient très difficiles à mémoriser. Bob Dylan quoi, il écrit, écrit écrit sans jamais s’arrêter. Nous aimions beaucoup chanter ce morceau en se partageant les paroles. On passait des journées là-dessus.
Et ensuite, Ade et Amber ont rejoint le groupe ?
Carlotta : Oui ! Nous étions déjà potes avec Adele avant qu’elle intègre le groupe donc on l’a un peu forcée à venir jouer avec nous ! (rires). En fait, on a enregistré deux morceaux nous mêmes, dans lesquels je m’occupais de la batterie et Ana était à la basse en plus du chant et de la guitare. On a rapidement réalisé qu’en live, ça serait impossible à tenir. Donc on a supplié Adele de nous rejoindre nous car elle savait jouer de la guitare. On lui a offert une basse pour son anniversaire en lui disant « Ne t’inquiète pas, c’est temporaire, on va trouver quelqu’un d’autre pour la basse », parce qu’elle se plaignait…
Ana assure l’imitation : « Je ne joue pas de basse, la basse est un instrument comme un autre, je ne veux pas me moquer des gens alors que je ne sais pas en jouer ! » (rires)
Carlotta : On lui a dit que ça ne durerait que l’espace d’un concert. Et finalement, elle est restée avec nous ! Nous avons rencontré Amber via Facebook : on cherchait une batteuse, elle jouait de la batterie sur sa photo de profil donc on a organisé une sorte de blind-date avec elle et on s’est vite rendues compte de nos points en communs lorsqu’on a commencé à parler musique.
Vous êtes parties jouer à Berlin lors de votre cinquième concert à peine… C’était étrange d’être si vite si loin de chez soi ?
Ana : Ce n’était pas vraiment bizarre pour nous, car tout s’est emballé dès le début du groupe. Nous n’avons pas eu le temps de nous habituer à un autre rythme. Le quatrième concert c’était à Londres, on était super nerveuses mais tout autant que pour notre premier Madrid !
Carlotta : Ce qui était bizarre, c’était plutôt d’être confrontées à des gens qui nous mettaient la pression. Genre : « Comment allez-vous faire pour jouer à Londres, vous n’avez fait qu’un concert à Madrid, vous loupez des étapes là ». Mais bon, c’est notre premier groupe à toutes, donc on ne peut pas vraiment comprendre ce que sont ces étapes à respecter finalement.
Ana : Par contre, on se rend compte de la chance que l’on a, alors on en profite.
Vous avez déjà parcouru le monde. Il y a des villes qui vous ont marquées plus que d’autres ?
Ana : La Californie a changé nos vies. La weed, la musique… Les gens sont si gentils, sans cesse en train d’essayer de rendre ta vie plus simple.
Carlotta : Berlin et Sydney aussi ! On s’est fait un groupe d’amis après un concert. Et Londres nous tient beaucoup à cœur car c’est grâce à son public que nous en sommes ici aujourd’hui. C’est notre seconde maison.
Vous écoutez quoi pendant vos voyages ?
Carlotta : Justement, pour venir jusqu’ici, on a fait qu’écouter The Districts et Fat White Family, on aime beaucoup les mauvais garçons ! On est super fières de jouer dans le même festival qu’eux d’ailleurs. On appréhende un peu !
https://www.youtube.com/watch?v=1ZoHO_SH9w8
Pourquoi ? Un mauvais souvenir de concert récent ?
Carlotta : Pas récent mais traumatisant ! Il y a un concert maudit que l’on a barré de nos esprits pour toujours : c’était au Village Underground à Londres, et on ne veuT même plus en parler. Les deux fois qu’on y a joué étaient horribles, l’organisation était pourrie, les gens étaient méchants, ils nous traitaient super mal.
Justement, c’est facile d’être un groupe uniquement féminin aujourd’hui ?
Ana : Je ne sais pas vraiment. Je pense que c’est utile de montrer aux gens que les filles n’ont pas à seulement être ce que vous imaginez d’elles, que les stéréotypes de l’artiste féminine peuvent être effacés et qu’elles peuvent être qui elles ont envie d’être.
Propos recueillis par Ana Benabs
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