Ce qui fascinait tant dans des disques aussi indispensables que Behaviour, c’était l’irrationnalité revendiquée de mélodies mise perversement au service de textes farouchement ancrés dans la banalité et la monotonie de tous les jours. Sur Release, les thèmes demeurent familiers, terre-à-terre. Ce qui inquiète, c’est que la musique rejoint ici cette normalité : on est […]
Ce qui fascinait tant dans des disques aussi indispensables que Behaviour, c’était l’irrationnalité revendiquée de mélodies mise perversement au service de textes farouchement ancrés dans la banalité et la monotonie de tous les jours. Sur Release, les thèmes demeurent familiers, terre-à-terre. Ce qui inquiète, c’est que la musique rejoint ici cette normalité : on est même tenté d’écrire s’abaisse à rejoindre. Du coup, les équilibres s’affaissent, quand la musique si glorieusement snob des Pet Shop Boys s’habille en jeans. C’est le cas ici sur Home & Dry ou I Get Along, hymne pour briquets moites, dont le prêt-à-porter pop vintage aurait mieux fait de rester dans la garde-robe des frères Gallagher. C’est encore plus flagrant sur les slow humides Love Is A Catastrophe ou The Night I Fell In Love, où les limites du groupe sabotent littéralement des chansons qui réclamaient la démesure. Heureusement, le majestueux Birthday Boy, le poignant You Choose ou le froid et élégant E-Mail renouent avec cet utopisme qui font des Pet Shop Boys le meilleur moyen, depuis Capra, de regarder de haut la bassesse des réalités.
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