Alors que sort leur dixième album, les Red Hot Chili Peppers
nous reçoivent à Los Angeles. L’eau de la piscine est tiède :
la température d’un album en pilotage automatique. Interview.
Cinq ans se sont écoulés depuis votre album précédent. Où étiez-vous passés ?
Anthony Kiedis (chant) – On a tourné deux ans, et les deux années suivantes on n’a pas fait de musique sous le nom de Red Hot Chili Peppers. J’ai écouté de la musique, fait de la moto, beaucoup été à la plage, un peu voyagé… Oh oui, j’ai aussi eu un fils. Et les derniers dix-huit mois ont été consacrés à travailler très dur sur ce disque. On avait décidé que même si on avait suffisamment de chansons au bout de deux mois, on voulait voir ce qui se passerait si on poussait le processus sur douze mois.
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C’était comment de retourner en studio sans votre guitariste historique, John Frusciante ? Josh, tu as senti son fantôme ?
Josh Klinghoffer (guitare) – Un peu… Je me demandais si son absence était ressentie par le reste du groupe, mais l’atmosphère était très positive. On a enregistré dans le studio de Rick Rubin à Los Angeles, où j’ai moi-même maintes fois joué avec John et où je les ai tous rencontrés pour la première fois il y a un bout de temps.
A. K. – Bien sûr, il y a eu des incidents, comme son ampli qui s’allumait tout seul…
L’image des Red Hot a toujours été déconnante. En prenant de l’âge, vous avez des responsabilités, des familles… Ça a changé quelque chose pour vous ?
Quand on a commencé, en 1983, on faisait pas mal de choses en réaction au mouvement glam-metal, ces types qui s’habillaient bien, se prenaient au sérieux. On voulait être le contraire de ça : faire des grimaces pour les photos, s’habiller bizarrement, c’était anti-establishment. Et ça arrive encore de temps en temps. Si Flea a une envie soudaine de se renverser un plat de pâtes sur la tête, très bien. Mais ça n’est jamais programmé.
A quoi va ressembler votre vie en tournée, maintenant que vous avez tous des familles ?
Moi, ma famille est réduite, c’est juste un nain, et je compte l’emmener dans ma valise.
Croyez-vous que les questions de vie ou de mort qui agitaient le groupe autrefois vous apportaient une intensité que vous devez aller chercher ailleurs aujourd’hui ?
Je crois que la vie et la mort sont toujours présentes, que ce soit évident ou pas ; on y est aussi connectés qu’on l’a toujours été. Aucun de nous n’a perdu cette urgence de vivre. On n’est pas encore à la retraite !
Vous avez gagné tous les prix, joué dans les plus grands stades à travers le monde… Qu’attendez-vous de ce dixième album ?
Je n’ai pas vraiment d’attentes. Ce disque nous donne avant tout l’opportunité de partir en tournée, ce qui est aussi excitant que ça l’était en 1984, quand je ne pouvais pas fermer l’oeil la nuit avant le concert tellement je trépignais d’impatience. On a la chance d’être passionnés, on fait ce qu’on fait pour les bonnes raisons et c’est pour ça qu’on est encore là.
Seriez-vous déçus si l’album était un échec commercial ?
Oui, je serais déçu. Mais pas déçus par nous. Pour moi, on a déjà réussi. La cerise sur le gâteau, c’est quand les gens adhèrent. En fait, pour être honnête, je serais plus surpris que déçu.
Concerts : les 18 & 19/10 Paris (POPB)
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