A en croire la rumeur qui accompagne la réédition de l’unique album de ce barbu du Connecticut, publié à l’origine en 1973, il semblerait que les actuelles turbulences néo-hippies qui agitent l’Amérique aient trouvé leur plus secrète origine. Tout à (re)démarré pour l’évaporé Gary Higgins lorsque, sur le dernier album de Six Organs Of Admittance, […]
A en croire la rumeur qui accompagne la réédition de l’unique album de ce barbu du Connecticut, publié à l’origine en 1973, il semblerait que les actuelles turbulences néo-hippies qui agitent l’Amérique aient trouvé leur plus secrète origine.
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Tout à (re)démarré pour l’évaporé Gary Higgins lorsque, sur le dernier album de Six Organs Of Admittance, éminence de la susmentionnée tribu du nouveau free-folk US, figurait une reprise de son Thicker than a Smokey. Higgins, honoré par le geste, refit ainsi surface et, les droits de son album en main, offrit à Drag City de ressortir la précieuse chose. Depuis des années, ce disque nimbé d’une intrigante légende ? il fut conçu entre plusieurs séjours en prison lors de la guerre aux drogués lancée par Nixon au début des seventies ? circulait plus sûrement encore que les pipes d’opium entre les mains tremblantes de quelques experts aujourd’hui influents, dont Devendra Banhart, Will Oldham et les bienfaiteurs d’Animal Collective, qui viennent également de ramener à la vie l’inestimable Vashti Bunyan.
S’il convient parfois de se méfier des réputations exagérées précédant ces disques dont tout le monde parle mais que personne n’a écoutés, rien de tel n’attend l’auditeur novice de ce Red Hash, qui remonte telle une perle des grands fonds dont l’éclat ainsi retrouvé éblouira désormais les rétines les plus rétives, les appétits les plus rassasiés en matière de trésors bruts. A peine quarante heures ont paraît-il suffi à Higgins et quelques musiciens de fortune pour sculpter dans l’espace ces chansons onduleuses, miraculeuses, bruissantes d’arpèges et comme en lévitation grâce aux fluides conjugués d’un violoncelle et d’une flûte, le tout foudroyé par une lumière pastorale aussi irréelle que celle qui traversait les persiennes de la chambre d’un Nick Drake.
C’est à ce niveau d’altitude, on le certifie, que se situe de songwriting de Higgins, proche également d’un Harrison, à un souffle du Crosby de la même période, prudemment psychédélique mais essentiellement hors du temps, solitaire et chaviré, comme victime d’une tempête intérieure malgré le calme apparent des mélodies. Naturellement, tout cela échoue illico sur notre île déserte.
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