Les extravagants Anglais pètent les plombs sur cette pièce montée.
Leurs concerts laissaient présager qu’ils pouvaient être encore plus extravagants que leurs premiers singles et album le laissaient entrevoir. Avec ce deuxième album, les Guillemots, menés par le brillant Fyfe Dangerfield, plongent dans l’imprévisible. Commencé en fanfare avec Kriss Kross, chanson brutale à tiroirs, avec un refrain stéroïdien et pompeux à la Manic Street Preachers, Red part dans tous les sens, va du génial au grotesque, et tente de réconcilier Timbaland, Nick Drake, U2 et Keane, la pop eighties et le r’n’b…
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Doué mais peut-être pas assez pour se discipliner et faire le tri dans son inspiration, Dangerfield a beaucoup trop d’idées, qu’il tente de faire rentrer au chausse-pied dans chaque morceau. Il noie les mélodies, parfois déjà complexes, sous des bruits synthétiques, des cordes orientales, des choeurs trop abondants… Dommage pour Falling out of Reach, qui pourrait être une magnifique ballade soul, ou ce Cockateels qui pourrait tout simplement être pop et léger.
Etrangement, Red se clôt sur une ballade plate et froide, Take Me Home, comme si Dangerfield, épuisé, avait tout donné auparavant. Si son but était de faire régner le chaos dans la pop, il a réussi. Si c’était de réaliser un grand disque oecuménique, c’est raté.
Anne-Claire Norot
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