Depuis ses débuts en leader en 1997 avec l’album Khmer (ECM), le trompettiste norvégien Nils Petter Molvaer s’est peu à peu imposé comme l’un des pionniers les plus convaincants à être apparu dans la sphère de l’électro-jazz. Inventant des ambiences envoûtantes mêlant électronique et instruments acoustiques, se déployant en vastes plans sonores à la fois […]
Depuis ses débuts en leader en 1997 avec l’album Khmer (ECM), le trompettiste norvégien Nils Petter Molvaer s’est peu à peu imposé comme l’un des pionniers les plus convaincants à être apparu dans la sphère de l’électro-jazz. Inventant des ambiences envoûtantes mêlant électronique et instruments acoustiques, se déployant en vastes plans sonores à la fois distendus et feuilletés, pulsés de rythmiques tournoyantes, Molvaer actualise à la fois les intuitions posées par Miles Davis lors des séances séminales de Bitches Brew au tournant des annés 70, et une certaine tradition du jazz nordique incarnée par les figues emblématiques du label ECM, Jan Garbarek et Terje Rypdal. Une musique parfois austère, toujours lyrique et expérimentale, marquée par un sens aigu de l’espace dilaté, une quête quasi mystique de la note juste, un minimalisme raffiné, une volonté de mener un discours collectif aux limites de l’anonymat. Dans cette logique l’album Recoloured, longue suite de remixes inspirés de quelques thèmes phares du précédent disque de Molvaer, Solid Ether, atteint sans doute des sommets. Totalement dépossédé de sa musique par des artistes aussi importants que Funkstoerung, Cinematic Orchestra, Deathprod ou TeeBee, le trompettiste n’est plus qu’une ombre fantomatique hantant de façon subliminale de vastes espaces métamorphosés, recomposés. Là le jazz (ou ce qu’il en reste) laisse entrevoir véritablement de nouveaux horizons.
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