Comme leurs copains suédois de The Hives, les Américains West-Coast de The Pattern jouent les cancres, mais leur matière est une langue morte, un latin binaire et exalté : ce rock’n’roll que les mioches montraient encore du doigt il y a cinq ans, quand ils découvraient des disques New Rose dans nos collections. Au cimetière […]
Comme leurs copains suédois de The Hives, les Américains West-Coast de The Pattern jouent les cancres, mais leur matière est une langue morte, un latin binaire et exalté : ce rock’n’roll que les mioches montraient encore du doigt il y a cinq ans, quand ils découvraient des disques New Rose dans nos collections.
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Au cimetière du rock’n’roll, leur schizophrénie impressionne : agenouillés larmoyants devant la tombe des Seeds ou des Lyres, ils se rêvent pourtant profanateurs farouches de sépultures. Ils s’imaginent sauvages mais comme il leur manque plein de lettres, ils ne sont que sages : raisonnablement exalté, modérément fauve, The Pattern n’est pas Jon Spencer, Yeah Yeah Yeahs ou les Von Bondies, tous ces groupes pour qui les murs du garage ne sont pas couverts de miroirs, mais de cambouis, cette saloperie qui tache les instruments vintage et les costumes empruntés.
Faussaires assez sinistres, ces Américains que trop de journalistes complices présentent comme des sauveurs ne vont finalement que ressusciter une espèce heureusement disparue : les nigauds qui, le siècle dernier, hurlaient « rock’n’roll » aux concerts. Leur slogan est « La vie est trop courte pour supporter des musiques ennuyeuses. » On pourrait leur rétorquer que la vie est trop ennuyeuse pour supporter des musiques aussi courtes (sur pattes).
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