Re. Comme remix. Ou refrain. Les Rita Mitsouko, avec cette compilation (dit-on), font danser la génération. Selon une chronologie à rebours de Hip kit à Marcia Baila, Re s’écoute comme une suite de refrains mis en refrain : c’est-à-dire brisé, réprimé, modulé. Le petit train, racourci d’une minute et inversement Singing in the shower, allongé […]
Re. Comme remix. Ou refrain. Les Rita Mitsouko, avec cette compilation (dit-on), font danser la génération. Selon une chronologie à rebours de Hip kit à Marcia Baila, Re s’écoute comme une suite de refrains mis en refrain : c’est-à-dire brisé, réprimé, modulé. Le petit train, racourci d’une minute et inversement Singing in the shower, allongé du même temps. Mais c’est Andy, le garçon dont la chanson fait la différence. Plus de basses, de cuivres, une voix mâle bien avant les retours de Rita. Re visant à rendre tous les chants Mitsouko anglais ? Une ironie quand on sait les aventures de Rita Mitsouko à New York. Et pourtant, si la question était ailleurs que dans une comparaison fade des versions. Non plus la question du remix, mais celle du refrain. Comme s’il s’agissait moins dans Re de trahir (l’original) que de se souvenir. La compilation n’est-elle alors pas une façon de se poser la question de ce qui reste après le refrain de l’aventure qui lui préexista ? Autrement dit, ce disque est heureux en ce qu’il permet, réunion des années qu’il est, de poser pour rire une question. De quelle aventure Rita Mitsouko est le refrain ? Aventure de sept ans, de 1983 à 1990, d’un salut des adolescents. Contre autant de chants propres, tous destinés, main dans la main, à assurer la ronde unanime des biens dansants. Ni psychologiques, ni politiques, les refrains de Rita Mitsouko chantent un sauve-ui-peut la vie en général. Comme un râle. Où l’ « autre » rime avec « glauque ». Ils sont parfaits. Par malheur, dans ma jeunesse, j’ai raté tous les refrains : Marcia Baila, alors tout à fait sourd, je n’étais pas dans le coup. Hip kit , jamais vu la vidéo, étant absolument sans image. C’est comme ça, tout à fait absent. Cependant, aprés répètition de Re, un refrain, connu, manque. Comme l’oubli : Les histoire d’A…Un succès fou. Le seul dont je me souvienne. Comme si Rita Mitsouko inscrivait la mélodie absente au coeur des refrains qui sont ici repris, trafiqués, rendus difficiles. L’absence d’ « histoires d’amour » au fond de ces reprises rappelle l’aventure dont il est questoin dans ces chansons de la génération. En anglais : ain’t no cure for love.
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Archives du n°25 (sept.90)
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