Après quatre ans de silence, retour en grâce de la fée électrique. Critique et écoute.
Comme Marion Gaume a ramené Mesparrow de Londres, Laetitia Fournier a elle aussi ramené un virus d’Angleterre : Raymonde Howard. Déjà contaminée, avant son départ, par d’autres adorables maladies honteuses de la guitare – le punk-rock, la noise –, la Stéphanoise s’est ainsi libérée loin de ses bases, profitant outre-Manche de l’appel d’air de PJ Harvey. Se fondant dans l’anonymat de cette nouvelle vi(ll)e, elle s’est inventé ce double, cette nouvelle peau et l’eczéma qui la démange, en une musique complexe, acide, qui passe en un saut d’humeur vagabonde du blues le plus rugueux à la soie la plus fine.
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De plus en plus ambitieux, de moins en moins renfrogné, son rock épineux s’offre même ici et là d’étonnants moments pop, enjoués et béats (Push the Envelope). Comme sur le nouvel album du Prince Miiaou, cette bravitude, même si brève (15 minutes, 8 chansons), rappelle que chez ces filles électriques de la France libérée la guerre n’est pas finie, mais que les armes, de séduction massive, ont bien changé.
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