La reine de la soul présente quelques joyaux oubliés de sa couronne. Quarante ans après son accession au trône de reine de la soul, on a encore du mal à réaliser le talent immense qui habita Aretha Franklin au cours de ses cinq années de règne sans partage sur la soul au féminin.
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De 1967 à 1972, rien ou presque ne peut l’atteindre. Cet âge d’or atteste également du génie de son producteur, Jerry Wexler, qui dénicha son talent enfoui de chanteuse gospel pour en faire une souveraine soul. Sans Wexler et sa connaissance profonde des arcanes de la soul sudiste, il est peu probable qu’Aretha aurait atteint de tels sommets. Accompagnée des piliers de studio de Muscle Shoals, de Memphis ou de Miami, souvent exilés au fameux studio new-yorkais d’Atlantic, elle laisse entendre un chant sans entraves, son âme coulant littéralement de source, surtout lorsqu’elle s’accompagne en même temps au piano. Son sens de la tradition, gospel, blues et jazz est remarquable sur ces trente-cinq faces b, inédits ou versions alternatives. Un titre comme I’m Trying to Overcome incarne la soul dans ce qu’elle a de plus touchant, sincère et profond. Les chœurs des Sweet Sensations soulignent une voix magnifiquement limpide, donnant une dynamique irrésistible à l’ensemble alors que les as de Muscle Shoals rivalisent de génie en tissant un climat à la tension dramatique incroyable. Autre sommet, l’ellingtonien Ain’t But the One, en duo avec Ray Charles, transpire de tous ses pores gospel. Une version alternative de Rock Steady est également à se pâmer de joie. Il convient donc de se laisser happer sans plus tarder par cette malle aux pépites royales, gage de félicité éternelle.
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