Savante et suave, de l’electro sombre et pourtant torride. Critique et écoute.
Aucun rapport avec Gerry Rafferty et son tubissime Baker Street. Ce n’est pas dans une rue, mais dans une ruelle mal éclairée, souillée et dangereuse, que Raffertie traîne son barda. Remixeur de Franz Ferdinand, tenancier du label Super ou, surtout, découvreur d’AlunaGeorge, le DJ et producteur anglais est l’un de ces insatiables chercheurs d’un outre-son, d’une outre-pop qui ouvre des portes au lieu de les claquer à la face du futur incertain.
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On parle de pop au sens où Disclosure ou Zomby par exemple, d’un bout à l’autre du spectre electro, redéfinissent la pop anglaise en la requinquant de sons et de sang neufs. Ça passe par la house, la bass-music, le hip-hop, l’electronica, ça passe surtout par un filtre noir : depuis quelques ep, les recherches de Raffertie se précisent, touchent au but, à la manière d’un Bowie berlinois, vers une pop sombre à très forte teneur en frissons et émotions fortes.
A l’image du single Build Me up, qui éclaire à la lumière noire un gospel décharné. A l’image de toutes ces chansons désolées mais vibrantes, à la torpeur contagieuse : un album qui tient à la fois de la chambre froide et de la fournaise, du fourmillement et du ralenti. L’étalon de l’été lent.
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