Croisés notamment en première partie d’IAM, les Canadiens de Radio Radio font du hip-hop en Acadien, et le font rudement bien : interview au long cours d’un groupe au croisement de tout, à la langue unique, de types absolument drôles et résolument passionnants.
Qu’est-ce que vous avez retiré de votre rencontre avec lui ?
Gab : On venait de finir Cliché Hot, et on voyageait comme des jeunes qui viennent d’apprendre à voyager. On voyageait fast food, on ne mangeait pas bien, on ne faisait pas attention à nous. C’était un peu comme « les teenagers sont sur la route », la première fois qu’on n’est plus avec nos parents, on mange et on fait ce qu’on veut… Et on a rencontré ce gars qui a été une inspiration dans le sens où il voyageait partout autour du monde, mais que ce n’était pas un gars qui mangeait du fast food. C’est un gars qui nous a dit que si on voulait vivre dans une région, il fallait être sûr qu’ils avaient des tomates fraîches, parce que ceux qui ont des tomates fraîches sont des gens qui vivent bien. Il n’avait pas de téléphone ; on n’a pas de façon de le joindre. Mais sa façon de parler, sa vitesse de parler et tout son rythme nous a vraiment inspirés. Et il est quand même tendance. C’est un peu le gypset, c’est-à-dire le gypsy jet-set. Il voyage partout, mais avec confort.
Jacques : Pas nécessairement avec richesse. Avec confort.
Gab : Et l’idée du 9 piece luggage set et des deck-shoes c’est un peu comme ça. C’est que tu te promènes d’un party à l’autre nu-pied, et autant des partys bourgeois que des partys sur la plage. Et c’est le temps avant les messages texte, les LOL, les OMG. C’est le temps de la machine à écrire, dactylographe. C’est juste de prendre son temps et c’est un gars qui était inspirant !
Jacques : Et pour clarifier, 9 Piece Luggage Set ce n’est pas parce qu’on a besoin de voyager avec ça tout le temps, c’est pour dire que si tu peux faire entrer toutes tes possessions dans neuf valises, tu peux vivre correctement. Tout ce dont tu as besoin dans ta vie, c’est ça. C’est la base. Tu as un peu de luxe, avec ta « hat case » et tout ça, mais à la fin de la journée tu n’as pas besoin de ça pour chaque voyage, mais si tu peux mettre ça sur un bateau quelque part. Le reste, comme tes trophées, tes CD, tes meubles, tu n’en as pas besoin. Tu as juste besoin de ta base, quelques vestes de sport, une couple d’affaires.
Gab : Avec nos standards d’aujourd’hui, si tu peux tout mettre dans un 9 piece luggage set tu es presque une personne immatérielle.
Jacques : En plus on voyage mieux maintenant, parce qu’on sait comment faire. Au début tu es dans des mauvais hôtels. Nous comme on passe plus ou moins notre vie sur la route depuis 2008, on se dit que tant qu’à vivre sur la route on est aussi bien de bien vivre sur la route. Ce n’est pas l’argent qu’il y aura à la fin sur mon comte qui est important, je vais peut-être être cassé jusqu’à la fin de ma vie, (on ne l’est pas en ce moment mais on pourrait l’être), mais c’est de se permettre quelques petites extravagances pour être bien sur la route. Ton extra cinq pièces sur ta chambre d’hôtel ou des choses comme ça ce n’est pas pour être luxueux ou jet-set, c’est parce que c’est ma vie, c’est ma maison !
Gabriel : Après c’est le moment, de prendre le temps. Juste le fait de manger mieux. On s’asseoit, on parle pour 2-3 heures, on parle de tout, on se raconte des histoires, et l’état d’esprit a paru dans l’album. Tout cet espace. On fait souvent des métaphores comme quoi Cliché Hot c’est un peu le sports car, le mustang, et que le deuxième album c’est plutôt un voilier. Donc tout cet espace, la respiration, prendre ton temps, être dans le moment. Ça transpire dans la musique, et c’est cette vibe-là qui fait en sorte qu’on n’est pas comme Omnikrom.
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