Le roi du grime inflige une bonne droite à ses suiveurs.
On pourrait appeler cela le “syndrome du précurseur”. Comme il n’a pas attendu d’avoir 50 ans pour posséder une montre de luxe (voir son gros succès Wearing My Rolex), Wiley voit bien que le temps joue contre lui. Reconnu comme l’inventeur du grime, le maître a vu nombre de ses élèves passer dans la cour des grands et un ancien disciple, Dizzee Rascal, rafler la mise. Après la pop arcen- ciel de See Clear Now, Wiley revient aux fondamentaux : aux côtés d’uppercuts dangereux (I Was Like You, Average Worker), il sert des refrains puissants (Headbanger) ou des gourmandises auto-tunées avec autant d’aisance qu’un hymne dancehall (Too Many Man)… Le rappeur peut s’autoriser la fantasque bombe à sousmunitions The Olly, car il a sévèrement corrigé ses outsiders sur Off da Radar, concluant par sa leçon favorite : “I am the best in England.” Incorporant à sa recette les ingrédients qui ont réussi à ses rivaux, Mister Eskiboy court toujours plus vite que la musique.
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Gaël Lombart
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