On l’avait croisé chez lui-même (un premier album solo, Qui donne les coups, en 1998), chez d’autres comme Dani (Une carte postale, dûment repris ici) ou Françoiz Breut, et bien sûr chez feu (ouf) Kat Onoma, où il officiait comme guitariste et saxophoniste. Philippe Poirier aime donc la compagnie : l’étrange et subtil Qu’est-ce qui […]
On l’avait croisé chez lui-même (un premier album solo, Qui donne les coups, en 1998), chez d’autres comme Dani (Une carte postale, dûment repris ici) ou Françoiz Breut, et bien sûr chez feu (ouf) Kat Onoma, où il officiait comme guitariste et saxophoniste. Philippe Poirier aime donc la compagnie : l’étrange et subtil Qu’est-ce qui m a pris est un album solo, mais pas solitaire. On compte notamment parmi les hôtes de ce bel album deux membres de Tarwater, Stephan Schneider de To Rococo Rot est à la production et le grand A (Dominique), parrain évident, vient chanter et texter sur l’ésotérique Gouvernance.
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L’expérimentation n’est jamais ici un traitement de choc, mais une thérapie douce pour faire sortir la chanson française, sans heurt ni fracas, de ses rails. Avec ses textes au cordeau, Philippe Poirier lui invente un avenir aventureux, tout en boucles et trompe-l’œil, en arrangements et samples pointillistes, en délicats entrelacs instrumentaux. Comme magnifiquement écrit dans le texte du Grand Filtre, prêté un temps à Françoiz B, Qu’est-ce qui m a pris ressemble à un album d’eau. Chaque instant est perçu au travers du prisme ondulant de l’élément aquatique, la houle roulante du Je Songe rappelant notamment les langueur maritimes des Anglais Movietone. Les morceaux vaporeux de Qu’est-ce qui m a pris, inclassables, protéiformes, vaguement jazz, dessinent ainsi des motifs rêveurs et curieux, inventent chacun leur petite île inexplorée.
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