Sans édulcorer leur rock abrasif, les Californiens de Queens Of The Stone Age dévoilent une nouvelle facette, plus enjouée, de leur personnalité.
La dernière fois qu’on a croisé les Queens of The Stone Age, ils avaient décroché un CDD de luxe aux côtés d’Iggy Pop. Josh Homme et une partie de sa bande étaient les musiciens de l’ex-leader des Stooges, il y a un an, sur l’album vénéneux Post Pop Depression, ainsi que sur la tournée qui s’ensuivit. Cette expérience a nourri leur propre créativité, comme l’explique leur guitariste, Troy Van Leeuwen :
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“Une semaine après la fin de cette tournée, on a décidé qu’il fallait qu’on fasse un nouvel album des Queens. Quand tu as la chance de jouer des chansons que tu adores avec l’un de tes héros, quand tu vois que tous les soirs il donne tout ce qu’il a, tu as envie de te surpasser toi aussi. C’est l’inspiration initiale de ce nouvel album.”
Entre janvier et avril, ils ont investi les mythiques studios United, en plein cœur d’Hollywood, pour enregistrer et mixer les neuf morceaux qui constituent Villains. “Ce studio a démarré à la fin des fifties, raconte Troy, et il a vu passer des gens comme Sinatra et Elvis. Les lieux sont restés les mêmes et on a pu utiliser le même matériel. On voulait capturer les fantômes de cette époque-là. Quand on pensait aux géants qui y avaient enregistré, on se disait qu’il fallait qu’on soit à la hauteur.” Après s’être spécialisé dans les riffs métallurgiques, le groupe frotte aujourd’hui sa fureur rock à des tempos enjoués et des mélodies effervescentes. The Way You Used to Do, le tout premier extrait dévoilé en juin, fait ainsi des clins d’œil appuyés à Lust for Life et à T. Rex.
“Quand on était en studio, on a fermé la porte au monde extérieur.“
Dans le rôle du producteur, Mark Ronson n’est pas un choix anodin. Josh Homme ne cache pas son admiration pour Uptown Funk, le tube de l’Anglais en 2014. En mêlant sueur et paillettes, le groupe insuffle une énergie swing à ses nouveaux morceaux, qui ne perdent pas un brin de leur force dévastatrice. On s’étonne de les retrouver sur un ton aussi insouciant dans le contexte actuel. Troy :
“Quand on était en studio, on a fermé la porte au monde extérieur. Je pense que la musique, la culture et l’art sont les choses qui me sauvent de tout le reste, qui me font éteindre les news. C’est ce que l’on a essayé d’exprimer.”
Il revient sur ce que le groupe avait en tête pendant l’enregistrement : “Le sourire contagieux qu’on entend dans les chansons de Dean Martin. Les mecs qui faisaient du rock dansant comme Chuck Berry et Jerry Lee Lewis.”
Parées d’atours étincelants, ces chansons diaboliquement entraînantes (comme le foudroyant Head Like a Haunted House) leur font rejoindre des routes plus accessibles, sans pour autant mettre en sourdine leurs grondements de tonnerre. On sait depuis longtemps que les Queens Of The Stone Age préfèrent ne pas choisir leur camp, s’autorisant des bifurcations passionnantes entre pop et heavy metal, entre charme lascif et déflagrations hantées. Revigorés sur ce nouvel album pétillant, les Californiens donnent le coup d’envoi d’une rentrée palpitante.
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