Le rock heurté et radical de “sales idiots” de Brighton.
(Tea Vee Eye, en import)
Quand il jouait encore au sein de Eighties Matchbox B-Line Disaster, un groupe dont le nom était parfois plus long que ses chroniques affolées dans les gazettes, Andy Huxley faisait subir à sa guitare des outrages et violences très certainement interdites par sa religion bouddhiste. On le sentait déjà, depuis les galets de Brighton, l’œil rivé vers les plages californiennes les plus souillées et accidentées – de Captain Beefheart à Mars Volta en passant par Tom Waits (influence flagrante ici sur The Empty Vessel). C’est très clairement ce rock heurté, concassé, forcené qui est aujourd’hui le phare de ce trio récalcitrant au succès, pourtant annoncé depuis son premier album de 2007 : singles introuvables, concerts à peine annoncés, albums timidement distribués, ces “sales idiots” ne facilitent pas la tache de leurs fans. Le titre prévisionnel de ce second album était La vie ne s’arrange pas. Elle a même tendance à empirer et c’est ce qu’on entend ici : un groupe qui durcit le son, se radicalise, par réflexe de légitime défense face à la mièvrerie ambiante. Pour chaque mélodie policée de piano de Keane, pour chaque corde bien peignée de Coldplay, pour chaque chochotterie de Doherty, il y aura donc désormais une décharge électrique, un break toxique ou un hurlement animal des Vile Imbeciles. Œil pour œil crevé, dent pour dent cassée.
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