La folk intimiste de Jewel, petit elfe de l’Alaska, a su plaire à des millions de fans dès le milieu des années 90, une époque bénie où les gens achetaient encore des disques. Mais depuis quelques années, « la petite chérie de l’Amérique » s’est faite plus discrète auprès du grand public. Qu’est-elle devenue ?
Jewel (Kilcher) est née en 1974 dans l’Utah mais a grandi dans la région isolée de l’Alaska. C’est dans des conditions plutôt rustres qu’elle évolue (une partie de sa famille a d’ailleurs aujourd’hui droit à sa propre émission de télé-réalité diffusée sur Discovery et nommée Alaska, The Last Frontier) et qu’elle se découvre une passion pour la musique. Elle apprend la guitare et écrit ses premières chansons dès le début de l’adolescence et la légende raconte que pour arrondir les fins de mois difficiles, elle jouait en duo avec son père dans des tavernes perdues au fin fond de l’Alaska.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Son destin se voit bouleversé après qu’un directeur artistique d’Atlantic Records l’ait repérée en 1993, alors qu’elle se produisait dans un bar de San Diego.
Deux ans plus tard, à tout juste 21 ans, Jewel sort son premier album Pieces of You qui a été enregistré dans le ranch de Neil Young. On y trouve trois singles : You Were Meant For Me, Who Will Save Your Soul et Foolish Games qui sont devenus des classiques de ballades folk ‘’mainstream’’. Celles-ci ont naturellement porté au firmament des charts ce premier disque qui s’est écoulé à plus de douze millions d’exemplaires, rien qu’aux Etats-Unis.
Avec cet exploit elle devient officiellement la petite chérie de l’Amérique, toutefois dotée d’un léger pète au casque, puisqu’elle entame à cette même période une relation avec Sean Penn, le bad boy officiel d’Hollywood.
La poursuite du succès
Trois ans plus tard, elle poursuit son succès avec l’album Spirit porté par les chansons Hands et Down So Long sur lequel elle collabore avec Patrick Leonard, grand complice de Madonna. La même année elle publie un recueil de poésie nommé A Night Without Armor qui se vend à plus d’un million d’exemplaires et se place donc dans la prestigieuse liste du New York Times bestseller.
La « Jewel Mania » est définitivement enclenchée. Ainsi, grâce, ou à cause d’elle, toutes les adolescentes d’Amérique, et plus largement d’Occident, ont voulu apprendre la guitare et rêver leur vie comme dans un épisode de Dawson.
Succès oblige, le cinéma lui ouvre ses portes et on peut l‘apercevoir aux côtés de Tobey Maguire dans Chevauchée avec le diable d’Ang Lee en 1999.
Elle débute le nouveau millénaire avec un tournant plus pop sur ses deux prochains albums This Way et 0304, sans pour autant perdre ses fans de la première heure. Mais son envie de changement semble bien ancré en elle puisqu’elle revient à ses racines country sur l’album Perfectly Clear en 2008. Un an plus tard elle pousse la roue libre encore plus loin en sortant un album de comptines sobrement intitulé Lullaby…et produit par Fisher Price, oui oui le fabricant de jouets. Pourquoi une telle association ? Le mystère reste entier.
Une sortie de route contrôlée
Suite à cette association improbable, Jewel, l’ancienne égérie d’un folk romantique mais contemporain, s’est peu à peu mutée en créature ultra américaine. Elle a tout simplement opéré le processus inverse de ses jeunes consœurs Miley Cyrus et Taylor Swift et a poursuivi son délire country sur ses albums suivants. En cela elle est rapidement devenue une néo ambassadrice de ce folklore sudiste. Elle s’est tellement prêtée au jeu qu’elle a épousé Ty Murray, champion ‘’mondial’’ de rodéo, en 2008 (ils se sont séparés en 2014).
http://www.youtube.com/watch?v=4UzMZ5d4QnQ
Au cours de cette ‘’nouvelle’’ vie on a pu la voir de manière très récurrente à la télévision : elle a joué dans un épisode de Sept à la maison (pourquoi pas ?), a été présentatrice de l’émission de télé-réalité Nashville Star, qui a pour but de révéler la prochaine grande vedette country au public américain. Et elle est également apparue dans Ty Murray’s Celebrity Bull Riding Challenge, l’émission de son ex dédiée comme son nom l’indique à l’art du rodéo.
Depuis près de dix ans, la chanteuse semble tellement à l’aise au sein de sa nouvelle famille musicale qu’elle ne semble pas éprouver le besoin de leur faire connaître au-delà de cette sphère. Son dernier album Pickinp up the pieces sorti en 2015 est sorti dans un relatif anonymat. Il comprend pourtant un duo avec l’une des figures emblématiques de la musique américaine, la seule et unique Dolly Parton sur la chanson My father’s daughter. Jewel saura-t-elle imiter la carrière au long cours de son illustre aînée ? Rien n’est moins sûr.
{"type":"Banniere-Basse"}