Chanteuse au songwriting pop efficace, Dido n’était pas destinée à devenir une superstar mondiale, jusqu’à ce qu’un certain Eminem ne s’en mêle. Avec le morceau « Stan » qui sample la chanson « Thank You » de la britannique, il l’a propulsée sur le devant de la scène. Ainsi les albums « No Angel » (1999) et « Life for rent » (2003) de Dido se sont écoulés à plusieurs millions d’exemplaires chacun. Mais depuis quelques années c’est le silence radio, qu’est-elle devenue ?
Des débuts sous les meilleurs auspices
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Née Dido Florian Cloud de Bounevialle O’Malley Armstrong, l’Anglaise est allée à l’essentiel en ne choisissant que « Dido » pour son nom de scène. Un pseudonyme propice à de nombreuses blagues, avouons le tout de go. Elevée au sein d’une famille de musicien – son frère Rollo fait partie de Faithless – c’est tout naturellement qu’elle s’oriente vers la Guildhall School of Music and Drama de Londres. Au milieu des années 90, à 25 ans, elle signe un premier contrat qui la mène à enregistrer quelques démos, sans grand succès. Ce n’est qu’en 1999 qu’elle explose mondialement avec la sortie de son premier album, No Angel .
Here with me est le premier single choisi par la maison de disque pour promouvoir l’album mais la chanson peine à se faire une place sur les radios, jusqu’à ce que le destin n’en décide autrement. La ballade pop guimauve est en effet choisie pour illustrer le générique de la série pour ados Roswell. La médiatisation inespérée de sa chanson a permis d’accroitre la notoriété de la chanteuse aux Etats-Unis de manière significative.
Un autre coup du destin en faveur de Dido intervient en 2000, lorsque Eminem, lui-même au summum de sa carrière, choisit de sampler la chanson Thank You sur son tube psychopathe, Stan.
Même les vrais-faux durs de la cours de récré se prennent d’affection pour la chanson de Dido qui sort logiquement en single par la suite. Durant cette époque bénie et révolue où les gens payaient pour écouter de la musique, la chanteuse en profite pour vendre son album comme des petits pains (le gluten free n’était pas encore une obsession de l’époque).
No Angel, porté également par les singles Hunter et Don’t think of me devient disque de platine aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie et dans la majorité de l’Europe et s’écoule ainsi à plus de 10 millions d’exemplaires.
Alors vue comme la songwriter incontournable de l’époque, Dido est même sollicitée pour écrire pour LA popstar du moment : Britney Spears. Et le résultat est légendaire et se nomme I’m not a girl, not yet a woman.
La transformation de l’essai et la farandole de tubes
Un succès si rapide aurait très bien pu bloquer, si ce n’est infliger une pression terrible à la jeune chanteuse, pour la suite de sa carrière. Que nenni ! Forte d’une confiance sans pareille suite au triomphe inattendu de No Angel, et de la tournée qui a accompagné la sortie de l’album, Dido retourne à la composition dès 2002, sereine et prête à prendre d’assaut les charts mondiaux.
En 2003 elle sort Life For Rent, qui, comme de bien entendu, contient sa petite farandole de tubes d’obédience folk pop qui narrent des histoires d’amour malheureuses. On y trouve la chanson Life For Rent mais aussi Don’t Leave Home et White Flag. Ces ballades aussi mielleuses que radio friendly ont su trouver leur public puisque l’album fait encore mieux que le précédent en s’écoulant à 12 millions d’exemplaires.
Attention : écouter Dido en boucle peut, à terme, vous faire penser que vous vivez au sein du film Love Actually.
Perdue de vue ?
En 2008, la chanteuse anglaise sort son troisième album Safe Trip Home mais peine à retrouver le succès et ce, malgré la présence de collaborations prestigieuses avec Brian Eno, Mick Fleetwood ou Questlove. Pourtant les critiques sont élogieuses et Dido se voit nominée aux Grammy Awards mais le public ne suit pas.
Cela ne l’empêche pas de sortir un quatrième album, Girl who got away, en 2013. On y trouve des collaborations avec son frère Rollo, de Sister Bliss (Faithless) et une fois de plus avec Brian Eno ,mais c’est comme si ses fans de la première heure avaient décidé de lui tourner le dos à tout jamais.
Sans doute meilleure auteure qu’interprète, Dido résonne aujourd’hui de manière totalement improbable à travers l’une des plus grandes pop stars d’aujourd’hui, la très badass et malicieuse Rihanna. Elle lui a en effet écrit la délicate ballade Never Ending, présente sur le dernier album de la princesse de la Barbade, Anti. A l’écoute de la chanson on pense fort au Thank You de Dido et on se demande si un retour en bonne et due forme de l’Anglaise ne serait pas pour maintenant.
http://www.youtube.com/watch?v=HjYuHJpC958
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