Alanis Morissette a squatté nos cerveaux et les premières places des charts mondiaux pendant près de 10 ans, de la fin des années 90 à la fin des années 2000 avec des complaintes hystéro pop taillées pour la bande FM. Après avoir été sur toutes les bouches et dans toutes les oreilles, la chanteuse s’est indéniablement faite plus discrète… mais qu’est-elle devenue ?
Des débuts tonitruants et prometteurs
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On a connu Alanis Morissette au siècle dernier, en 1995 plus exactement, à cette époque folle où des artistes de majors pouvaient encore facilement vendre plusieurs millions d’exemplaires de leur premier album. Il s’agit donc d’une époque totalement et tristement révolue, mais qui fut pourtant bien marquée par l’empreinte de la flamboyante Canadienne, artiste entière et sensible, toujours sur le fil du rasoir qui a su comme personne parler à toutes les ados du monde occidental en proie à des problèmes affectifs, psychologiques et/ou acnéiques.
Aidé par six singles ultra efficaces, son premier album sorti sous son véritable nom, à savoir Alanis Morissette (elle en a sorti deux autres au préalable en mode incognito et en tant qu’enfant star du Canada, à l’instar de Robin Scherbatsky dans How I met your mother), et intitulé Jagged Little Pill s’est en effet écoulé à plus de 33 millions d’exemplaires.
Parmi ceux-ci on trouve le fameux You Oughta know qui a permis à bon nombre de personnes de vivre leur hystérie avec soulagement et apaisement, d’assumer leur envie de se lancer dans un rap/slam de haute volée et enfin de comprendre qu’elles n’étaient pas seules dans ce monde de merde, si froid et si cruel.
Certaines critiques sont même allées jusqu’à comparer You oughta know avec une chanson culte du répertoire américain, You’re so vain de Carly Simon dans laquelle celle-ci réglait également ses comptes avec un ex particulièrement égoïste.
Mention spéciale à la chanson Ironic dont le refrain tutoie les sommets de l’insupportable et dont le clip illustre à merveille la bipolarité qui semble manifestement faire tant souffrir (et hurler) Alanis Morissette.
Qu’elle soit malade imaginaire ou pas, une pluie de récompenses honorant Jagged Little Pill est venue s’abattre sur Alanis Morissette qui a tour à tour remporté les Juno awards (récompenses ultimes de l’industrie musicale au Canada qui existe et se porte toujours plutôt bien malgré les moqueries et quolibets provenant de sa voisine des States), les Grammy awards et les American Music Awards.
Un succès qui se confirme, suivi d’une légère baisse de régime (weight watchers)
Trois ans après Jagged Little Pill, la chanteuse renoue avec le succès sur son nouvel album et semble toujours affectionner les titres improbables puisqu’elle choisit de le nommer Supposed Former Infatuation Junkie. Les ventes se montrent plus modestes que sur l’album précédent mais restent néanmoins importantes puisqu’elles se chiffrent en millions.
Le clip du single Thank You sorti en 1998 est un indicateur fort dans la carrière d’Alanis Morissette, il nous montre comment le succès mondial et instantané peut être le point de départ pour une personne particulièrement sensible de ce que les experts en psychiatrie nomment « la démence à tendance exponentielle » (rapport à la nudité intempestive, qui laisse d’ailleurs apercevoir quelques kilos en trop, et le réel problème capillaire dont Alanis semble être la malchanceuse victime).
La tournée marathon qui a suivi la sortie de Supposed Former Infatuation Junkie aura sans doute eu raison de la santé physique et mentale d’Alanis tant et si bien que l’album d’après, Under Rug swept, sera une déception autant sur le plan musical et commercial (bien qu’il se soit tout de même vendu à un million d’exemplaires rien qu’aux Etats-Unis)
Quelques incursions au cinéma et à la télévision qui laissent présager un certain sens de l’humour
Mais Alanis Morissette ce n’est pas qu’un couinement permanent et un delirium tremens pour philosophie de vie, c’est aussi une actrice à temps partiel qui, au tournant du siècle, a participé à plusieurs films et autres séries télévisées de haute volée. Elle a ainsi donné la réplique au dieu vivant de la comédie Américaine qu’est Larry David dans la cultissime série qu’il a crée, Curb your enthusiasm dans un épisode ou elle est censée lui révéler qui est l’inspiration derrière la chanson You oughta know. Elle s’est par ailleurs amusée à jouer aux lesbiennes à de multiples reprises dans Sex & the city ou Nip/ Tuck et a également interprété en toute simplicité le rôle de dieu à deux reprises dans Dogma et Jay and Silent Bob strike back du non moins cool Kevin Smith.
Le creux de la vague, AKA les joies de la maternité
L’année 2004 marque pour Alanis Morissette le début d’une période en « demi teinte ». L’opus plutôt bien nommé So called chaos ne se vend pas bien. Celui-ci est rapidement suivi d‘une réédition acoustique de son premier album Jagged Little Pill ainsi que d’un best-of, signes manifeste d’une carrière qui part à vau-l’eau.
A l’heure actuelle seul son fan club de la région d’Ottawa doit être au courant que la chanteuse a sorti un album en 2008 et plus récemment en 2012. Mais comme bien souvent, son équipe marketing aura eu soin de mettre sur le compte de la maternité cette légère baisse de régime au niveau de l’inspiration.
Aux dernières nouvelles Alanis est donc toujours dans la place, elle a même récemment sorti un single Receive issu de l’album Havoc and Bright lights, illustré par un clip (qui comptabilise moins de 120 000 vues sur youtube) dont le budget a clairement été établi selon une philosophie et des moyens très lo-fi (du noir et blanc sans doute tourné dans un studio de la banlieue de Sherbrook).
Mais concrètement deux solutions s’offrent aujourd’hui à Alanis :
– la solution du retour : avec le retour de hype des 90’s un come back en bonne et due forme est encore possible pour la chanteuse.
– la solution du retrait : un complément retraite non négligeable en acceptant un post de juré dans Canada’s got talent.
Sarah Dahan
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