Ça y est, les impôts sont tombés, les cartables sont blindés et la tempête gouvernementale est bien entamée : c’est la rentrée. Contrairement au mois d’août où, à Paris, on a le temps de tout mais l’envie de rien, septembre sonne avec emploi du temps surchargé. Une sélection s’impose. Suivez le guide.
Les concerts
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En musique, « rentrée » est synonyme d’avalanche de nouveaux albums, les labels adoptant presque tous le même calendrier. Et qui dit disque dit aussi tournée. On vous conseille tout d’abord Azealia Banks, qui se produira enfin au Bataclan, après avoir repoussé sa date de plusieurs mois. On saute sur l’occasion, connaissant l’amour de la rappeuse pour les frasques et autres annulations. Le même jour, SOHN se produira lui au Café de la Danse. C’est le moment pour ceux qui l’on raté cet hiver de se rattraper. Au programme, un live machinique et soul, porté par un bonhomme à la technique vocale irréprochable.
Du côté sucrée et tendre du r’n’b, on ira voir Jessie Ware au Trabendo. Elle viendra dévoiler les titres de son nouvel album quelques jours avant sa sortie. Enfin, les nostalgiques du retour du rock des années 2000 pourront toujours aller voir les Libertines au Zénith. Mais ceux bien ancrés dans leur époque leur préfèreront les grands malades scéniques que sont les membres de Violence Conjugale. Les meilleurs ont, eux, réservé leurs places pour Christine and the Queens il y a bien longtemps déjà. Veinards.
Violence Conjugale, le 15 septembre au Café de la Danse.
Azealia Banks, le 22 septembre au Bataclan.
SOHN, le 22 septembre au Café de la Danse.
Jessie Ware, le 26 septembre au Trabendo.
The Libertines, le 30 septembre au Zénith.
La teuf
Terminés les afters sur des péniches le dimanche matin. Du moins en plein air, l’arrivée de l’hiver sonnant le retour des bonnes vieilles soirées au chaud dans un club. On commencera le mois à la Machine du Moulin Rouge pour aller voir Pantha du Prince. L’année dernière, le bonhomme se promenait dans les salles de concert avec son Bell Laboratory (comprenez « avec plein de cloches ») mais ses lives en solo sont autant raffinés, et beaucoup plus taillés pour le dancefloor. Pantha ouvrira donc avec classe la saison de la Machine qui, elle, fêtera ses 5 ans en janvier prochain.
Si jamais le soleil pointe le bout de son nez ce samedi 6 septembre, notre cœur risque de balancer entre le club pigallien cité plus haut et la péniche du XIIIe. Le même soir en effet se produira au Batofar Mawimbi, collectif qui mixe techno et musiques traditionnelles, et le label Djoon Experience. C’est dehors, c’est gratuit, et ça prolongera peut être la moiteur d’un été quasiment inexistant.
Le 19 septembre, c’est entre le Trabendo et la Machine du Moulin rouge que notre cœur balancera une nouvelle fois. On ne sait pas encore comment on va pouvoir choisir entre les 7 ans du magazine Tsugi, qui invite pour l’occasion le très rare Richie Hawtin (qui nous a illuminés récemment sous son alias Plastikman), et la dernière du « Time Tunnel » de Jeff Mills. Depuis plus d’un an, le boss de Detroit nous fait voyager dans le temps en passant d’une époque à une autre, du début de l’humanité au funk des 70’s. Pile ou face ?
Pantha du Prince, le 6 septembre à la Machine du Moulin Rouge.
Mawimbi x The Djoon Experience, le 6 septembre au Batofar.
« Jeff Mills Present Time Tunnel », le 19 septembre à la Machine du Moulin Rouge.
« Tsugi Fête Ses 7 Ans » avec Richie Hawtin, le 19 septembre au Trabendo.
Cinéma
Septembre, fin des cinés en plein air ? Pas tout à fait : côté court, on peut se faire une toile au festival Silhouette, dans le parc de la Butte du Chapeau Rouge. Plein de courts-métrages en plein air à se mettre sous la dent (et les yeux), précédés chaque soir d’un concert à l’heure de l’apéro. Pour les longs, le jardin de l’Institut Suédois vous invite à deux chouettes projos en plein air gratuites: laissez-vous charmer par le paysage musical suédois des années 60 (Valse pour Monica) et si votre mélomanie en demande encore, le superbe docu Sugar Man devrait la contenter.
Festival Silhouette, du 29 août au 4 septembre au parc de la Butte du Chapeau Rouge.
Cinéma en plein air, du 12 au 13 septembre au jardin de l’Institut suédois.
Vous en avez marre des transats, de l’herbe, du sable. Pas de panique : les projos regagnent aussi les salles sombres. L’Étrange festival est de retour au Forum des Images pour sa 20e édition: au menu, du cinéma curieux et anticonformiste avec les ‘ »pépites de l’étrange », des avant-premières (Moebius de Kim Ki-Duk…), une compet à l’accent Cannois (Alleluia de Fabrice Du Welz, The Tribe de Myroslav Slaboshpytskiy). Et puis trois jolies cartes blanches accordées à Jacques Audiard, Sono Sion et Godfrey Reggio. Sinon, les cinéphiles pourront se diriger vers la Cinémathèque française, qui fête les 40 ans du Festival du cinéma américain de Deauville. Un anniversaire célébré comme il se doit avec une profusion de longs, notamment l’ensemble des films primés. Et profitez de votre ballade à la Cinémathèque pour voir la rétro du mythique Sergio Leone: l’intégralité des films du réalisateur italien, maître du western spaghetti, sera projetée.
L’Étrange Festival, du 4 au 14 septembre 2014 au Forum des Images.
40 ans de Deauville, du 3 septembre au 25 octobre à la Cinémathèque française.
Sergio Leone, du 3 au 20 septembre à la Cinémathèque française.
Rentrée rime avec nouveautés cinés (dont voici notre sélection). De belles rééditions sont également au programme, à commencer par Piège de cristal: qui de mieux que John McClane, surhomme le plus cool au monde, pour affronter la dure réalité de la rentrée (yippie-kai-yay!). John McTiernan, son réalisateur, sera d’ailleurs présent à la Cinémathèque en septembre pour une rétrospective en son honneur. Mademoiselle Julie du suédois Alf Sjöberg, palme d’or 1951, se rappellera à notre souvenir dans une version restaurée. Superbe adaptation filmique de la pièce de théâtre sulfureuse du même nom de Strindberg (alors qu’une nouvelle adaptation de Liv Ullmann avec Jessica Chastain et Colin Farrell sortira le même jour). Et puis, le culte Le jour se lève de Marcel Carné (1939) se fera aussi une peau neuve. Ce film noir teinté de poésie (avec Gabin) avait vu certaines de ses scènes coupées par la censure de Vichy. Ces dernières viennent d’être réintégrées dans la version restaurée, notamment l’extrait où Arletty nue sort de sa douche.
Piège de cristal de John McTiernan (version restaurée), à partir du 3 septembre dans les salles.
Mademoiselle Julie d’Alf Sjoberg (version restaurée), à partir du 10 septembre dans les salles.
Le jour se lève de Marcel Carné (version restaurée), à partir du 24 septembre dans les salles.
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