Duo devenu solo, Rhye est de retour avec un album qui plonge avec bonheur aux racines du son, sophistiqué et maniéré, de son premier disque à succès.
Tout a commencé pour Rhye en 2013 par un point d’interrogation : qui se cachait derrière ce duo dont le premier album, Woman, mélangeait astucieusement électronique et cordes symphoniques, ralentissait le tempo et surfait sur des mélodies chloroformées, naviguant entre soul, jazz et disco, porté par une voix envoûtante que tout le monde attribuait à une femme ?
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Affirmant que leur musique était plus intéressante que leur identité, Rhye dut rapidement tomber les masques, devant le succès phénoménal et les critiques dithyrambiques qui les rangeaient aux côtés de The xx, James Blake ou Cigarettes After Sex tout en citant des influences comme Al Green, Talk Talk ou Sade.
Une nouvelle étape dans la vie de ce grand voyageur
On apprenait ainsi que derrière le duo mystérieux basé à Los Angeles se cachaient Mike Milosh (chanteur et musicien canadien) et Robin Hannibal (producteur danois au sein de Quadron), avant de se séparer en 2017.
Avec sa voix androgyne tout en caresses et chuchotements, Mike poursuivait l’aventure Rhye, avec l’album Blood (2018), accompagné d’un groupe qui dépouillait la musique de toute son alchimie savante, et l’ep Spirit (2019), qui déshabillait encore plus le projet pour s’appuyer sur une formule piano/chant plaintif, peinant à retrouver l’éclat des débuts.
Ce troisième lp signe une nouvelle étape dans la vie de ce grand voyageur qui s’est enfin posé avec sa compagne à Los Angeles (il a acheté une maison d’anciens hippies où il organise des séances de méditation), comme une tentative de revenir à ce qui faisait toute la magie et la spiritualité de Woman.
Fondant et sucré comme du caramel
Soit une electro-soul blanche qui se pique d’incursions disco, r’n’b ou jazz, tout en nageant dans du coton, alternant complaintes langoureuses et comptines doucement dansantes rappelant parfois, de loin, le charme délicat des premiers Sade ou d’Everything but the Girl.
Fondant et sucré comme du caramel, tout en renouant avec les rythmiques lascives, les nappes mélancoliques et les violons larmoyants, Home accumule quelques jolis tubes amoureux aux titres évocateurs (Beautiful, Hold You Down ou Come In Closer), doux comme une couverture en mohair.
Home Loma Vista/Caroline (sortie le 22 janvier 2021)
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