Pop scintillante, ballades velvetiennes et saillies punk : Laurence Gauthier-Brown et Jean-Michel Letendre-Veilleux quadrille nos obsessions musicales du moment.
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On lit un peu partout entre deux indignations en ligne que l’époque, cet espace-temps aux contours malléables et approximatifs, a les héros·oïnes qu’elle mérite. Sans trop savoir ce que recouvre une telle sentence, retournons le problème deux minutes et posons-nous les bonnes questions : l’époque mérite-t-elle vraiment Pure Carrière ? Formé à Québec en 2017, le duo réunissant Laurence Gauthier-Brown et Jean-Michel Letendre-Veilleux vient de sortir Eterna 83, un premier album beau comme un carnage au lever du soleil.
Avec ses neuf titres au compteur, le disque de nos deux zouaves encapsule quelques-unes de nos obsessions les plus tenaces : de l’éjaculation punk nihiliste et primitive (Né fucké, sans doute le meilleur titre pour une chanson depuis Putain que c’est glauque des Clopes) aux harmonies soul et dépouillées de Fièvre, avec un petit détour par de belles ballades cosmiques (la velvetienne Bum originel et son synthé scintillant) et de formidables épiphanies pop (Bolero).
Le genre qui nous donne envie de réunir ces Québécois·es et nos artisans made in France (Gaétan Nonchalant, Biche et tutti quanti) sur un même disque, histoire de voir où cette idée à coucher dehors peut mener. Non, décidément, l’époque ne mérite rien de si beau.
Eterna 83 (Pantoum Records/Kuroneko)
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