Pulp bientôt au Festival Les Inrocks Volkswagen, il est temps de réviser les grandes chansons et les grands textes de Cocker & co.
Pulp au Festival Les Inrocks Volkswagen, le 13 novembre à l’Olympia avec Tristesse Contemporaine.
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Programmation complète et actualité du festival sur son site dédié.
I Want You
Extraite d’un album portant bien son nom, Freaks, portant encore mieux son sous-titre, « Ten stories about power, claustrophobia, suffocation and holding hands ». Une des chansons les plus parfaites et violentes sur l’ambivalence des amours pathologiques, entre don total de soi, orgueil mal placé et fierté blessée, volonté de dominer voire de détruire l’autre, ou d’être au contraire sa chose, le texte oscillant d’un côté à l’autre, comme un transi perdu dans le dédale de ses propres sentiments.
« It doesn’t hurt to say I want you, I need you, I never thought I’d say I need you, I’ll keep you, oh yes I’ll keep you and I’ll throw myself away, away, away. And I’ll break you, because I lose myself inside you, I’ll make you fit in the space that I provide you, I’ll take you, oh yes, I’ll take you just to push you far away, away, away. »
« Yes, you’re all, Yes you’re all that I ever desire, Still I’ll kill you in the end. »
« Now, now we come, now we come to the end of it all, see it squirming, almost dead. No, you can’t leave, you can’t leave it to die here in pain : you’ve got to stamp upon it’s head. »
http://www.youtube.com/watch?v=N7AONwh5kwU
Being Followed Home
La paranoïa, aigüe et maladive comme métaphore centrale : l’impression d’être suivi dans la rue, avec la géniale théâtralité d’un Cocker montant en strates vocales vers la folie et l’angoisse, et des lignes sur un amour contrarié, des cicatrices, le souvenir d’une odeur, la réminiscence d’une image. L’impression d’être suivi, partout, par une relation fantôme ?
« My wound’s healing now, and your imprint fades, now just a pale scar for five vanished days. Your voice is so weak, your face is unclear, your body a legend from a forgotten year. »
http://www.youtube.com/watch?v=ZTIvoUq7GIU
Master of the Universe
Assez semblable à I Want You en plus crue, avec un personnage littéralement mégalomane, le maître et le servant, le servant finissant par ses doutes par percer le vernis du « maître de l’univers », le maître de l’univers finissant dans un piteux état, le piteux état de servitude enfantine voire animale. Toujours ces renversements dramatiques, et toujours ce son cru, bancal, patraque. « Le son des handicapés » a un jour expliqué Cocker.
« I am the Master of this Universe, and I’ve got so big, it hurts. Raise your eyes and graze your knees, oh, for your master is displeased. Because you dared to doubt his word, his polished surface dulls and cracks, your bitter laughter breaks his back. »
« Oh, now look what you have done : you’ve spoil it all for everyone, the master masturbates alone, in a corner of your home. »
http://www.youtube.com/watch?v=qEonJ-wgZoA
They Suffocate at Night
« Ils suffoquent la nuit », l’histoire d’un couple qui meurt, d’un corps qui désire mais d’un esprit qui pense ailleurs, de l’enfermement au quotidien, de l’amour qui s’affadit chaque nuit un peu plus, vue de l’extérieur. Une des très grandes chansons de Pulp, avec un final vocal et textuel follement dramatique.
« And this went on for several nights festering in silence, growing in the dark. And this they saw as love, love, so sad to see, they suffocate at night. Oh this they saw as love, love, so sad to see to see it slowly die »
Don’t You Know
Chanson musicalement presque guillerette, mais toujours la même obsession pour la destruction par l’amour et la dépendance : ne sais-tu pas qu’elle peut briser chaque os de ton corps, mais tu sais également qu’elle te fera ce que tu veux, mais si tu devais partir, où irais-tu de toute façon ? Simple, classique.
« Don’t you know she could break you, every bone that’s inside of you? Then again she might make you everything that you want her to. And if you could walk away, where would you go anyway? And if you’ve still got the chance, I know you know you’ll stay »
Dogs are Everywhere
Le titre parle de lui-même, métaphore simplissime et cristalline pour une des plus grandes chansons de Pulp : les hommes sont des chiens, les chiens sont partout, ils remuent la queue à la vue de jolies filles (ou de femmes plus âgées), ils laissent leur merde et leur odeur derrière eux, en veulent toujours plus. Les chiens sont partout -mais y compris en Cocker.
« They always wag their tails at all the pretty girls ; and older women »
« Sometimes I wonder about the dog in me »
http://www.youtube.com/watch?v=QNrk3YxuUi0
Aborigine
Une face-B de single, et un des textes les plus violents de Jarvis, très théâtral comme d’habitude ; l’histoire d’un homme qui regarde sa famille se consumer (littéralement?), sa vie s’affadir, son ventre grossir, sa haine viscérale pour sa femme, sa vie et le monde en général croître dans l’ennui un peu plus gluant chaque jour. Phrase géniale : « Ce n’est pas un has-been, c’est un never-was« . Pas d’extrait de parole ici : le texte, d’une grande brutalité, notamment par la manière dont Cocker le psalmodie mécaniquement, doit se lire en entier (mais pas en écoutant la chanson, comme il est précisé dans chaque livret des albums du groupe).
http://www.youtube.com/watch?v=6viyjrCGlkk
Little Girls (With Blue Eyes)
Chanson d’une grande cruauté (mais l’humour est noir) sur une fille paumée, dans une famille sordide, qui « a un trou dans le coeur et un entre les jambes » mais qui n’a jamais eu à se demander lequel son copain allait combler. Et une histoire qui finit mal : la jeune fille un peu paumée est assassinée. « Le visage contre le trottoir, des traits de craie autour de tes petites mains » : fort.
« Dad’s not got a shot-gun, but his look’s enough to murder you (see what you’ve done). And forget about the paintings, ’cause you’d better get the washing done (oh something’s wrong). »
« Face down on the pavement, chalk lines round your little hands (hit and run) »
Love is Blind
Love is Blind, donc : l’amour aveugle, « qui tombe amoureux de lui-même, comme il ne devrait jamais le faire, comme il le fait à chaque fois », le sentiment de gloire conquérante, de toute-puissance, de possession, puis le doute, et l’effondrement. Brutal : l’amour est un boucher dont on connaît trop bien le visage.
« The future is shining like a giant metal beast. It shines so bright tonight, with its legs open wide. »
« Hey butcher! Oh, oh, oh hey butcher! What’s your name? Oh hey butcher, what’s your game? Oh, you take all their love, and you suck out their eyes, and then you rip out their hearts, and you eat their insides. Yeah, then you just walk away, with a smile on your face. Hey butcher, hey butcher, I’ve seen your face before. »
Don’t You Want me Anymore ?
Encore un texte formidable, ambivalent, à chute brutale, sur un homme parti reconquérir la femme qu’il a plus tôt quittée, fleur au fusil, certitudes de victoires au coeur, mégalomane dans la croyance en sa capacité de séduction. Mais la femme a un nouvel amant, mais la femme se fout de ce retour, mais la femme le rejette, violemment ; et les certitudes de se casser la gueule, et l’humiliation absolue de mettre le séducteur raté plus bas que terre, risée d’une ville entière.
« Now I’m two hours from the station. Yeah I’m coming home again. I’m gonna show this town who’s master soon as I get off this train. You’re gonna love me more than ever, and the sun will shine again. And I will kiss your face, and I will make you smile again. »
http://www.youtube.com/watch?v=4Kh68FKyZPo
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