Il fut une époque où le songwriting plaintif, voire geignard, savait pleurer sa race au coin d’un feu de bois, d’une langue de bois, d’une guitare en bois. Mais depuis la révolution digitale, les expérimentations de Radiohead ou les fugues de Mercury Rev, le songwriting chétif est sorti du bois. Dans sa chambrette où entraient […]
Il fut une époque où le songwriting plaintif, voire geignard, savait pleurer sa race au coin d’un feu de bois, d’une langue de bois, d’une guitare en bois. Mais depuis la révolution digitale, les expérimentations de Radiohead ou les fugues de Mercury Rev, le songwriting chétif est sorti du bois.
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Dans sa chambrette où entraient à peine une guitare Emmaüs et un Casio deux octaves, des petits malins et leurs ordinateurs portables invitent désormais des orchestres symphoniques, des murs du son longs comme la muraille de Chine. Beaucoup, avec ces outils bluffants mais traîtres, se contentent d’habiller, avec opulence, du vide. Windmill, contrairement à ce que pourrait faire craindre son nom, ne brasse pas du vent : la grandiloquence, la démesure de ses arrangements ont heureusement du grain à moudre. Soit un songwriting frêle mais fier, une voix chétive mais culottée, très largement hérités d’une école buissonnière américaine (The Flaming Lips, The Earlies, Mercury Rev ).
C’est cette flamme, cette inconscience même quand il se lance, seul, à peine équipé, dans l’escalade de sommets vertigineux, qui font du jeune Anglais l’un des plus doués représentants de ce rock exalté et onirique qui, de Sufjan Stevens à Arcade Fire, offre à la jeunesse l’héroïsme et les rêves de grandeur que la vraie vie, cette peine-à-jouir, tente de leur interdire.
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