Un quartet franco-mondial prend le tunnel sous la Manche pour embarquer l’acid-jazz au Brésil. L’axe Paris-Londres définitivement ouvert à tous les échanges de la dance-music, les plus aventureux des Dj’s bricolos commencent à manquer d’air dans le tunnel embouteillé. Déjà repéré l’année dernière avec son Ritmo Brasileiro (Gilles Peterson, le gourou du label Talkin’ Loud, […]
Un quartet franco-mondial prend le tunnel sous la Manche pour embarquer l’acid-jazz au Brésil.
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L’axe Paris-Londres définitivement ouvert à tous les échanges de la dance-music, les plus aventureux des Dj’s bricolos commencent à manquer d’air dans le tunnel embouteillé. Déjà repéré l’année dernière avec son Ritmo Brasileiro (Gilles Peterson, le gourou du label Talkin’ Loud, l’a conseillé à tous ses amis), Réminiscence Quartet a décidé de prolonger la voie royale ouverte par l’acid-jazz franco-anglais le plus loin possible. Certain d’être arrivé au Brésil, le groupe s’est en fait arrêté à Manchester, dans l’un de ces clubs mancuniens (comme Cloud 9) où, depuis les Swamp Children et Kalima, on confond allégrement Pain de Sucre et briques rouges, les rives immondes du Greater Canal et le sable de Copacabana. Curieuse politique de l’autruche, baptisée escapism. A Certain Ratio, parrains de cette scène, poussèrent même le vice jusqu’à intituler un de leurs albums Brazilia, achevant régulièrement les concerts par une samba féroce, lorgnée avec admiration par les jeunes pousses, 808 State en tête. Une culture brésilienne grandie sous la pluie et à l’ombre des pistes de danse de la Haçienda, le choc des cultures fit des étincelles. Chez Réminiscence Quartet, on entend donc A Certain Ratio (l’épatant Psychodelico, avec son cortège de sifflets et de maillots de foot jaune et vert), 808 State à la note près (le sample de Pacific épaule magnifiquement la voix de Nancy Danino) et Kalima (Roda mundo). Mais le groupe joue trop suave, trop fluide pour lire sans les comprendre les partitions des autres. Elégant, il s’amuse avec la muzak, lui apprend à écrire et à chalouper. Instruit, il cite dans le texte Thelonious Monk, Laurindo Almeida, Stan Getz ou Jobim. Malin, il invite le Brésil (Salome de Bahia chante çà et là) à servir de cauti6n à son jazz trop sucré pour être acid, à sa bossa chic sur elle. Souple, il mélange rythmes et influences sans le moindre souci de fusion, écoutant plus sa sueur que sa raison.
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