Figure très singulière de la scène contemporaine, l’Anglaise livre un chatoyant bijou de musique fugueuse.
Adepte d’une gracieuse folk-pop, parfois mâtinée d’inflexions jazz, en particulier sur l’album What a Boost (2019), Rozi Plain exhale depuis près de quinze ans des chansons subtiles et sensibles – fines bulles de poésie intimiste – qui comptent parmi les plus touchantes de notre époque.
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Conçu entre 2020 et 2022 de manière itinérante, en passant notamment par le studio Shorebreaker à Tarnos (Landes) et le Total Refreshment Centre à Londres (haut lieu du foisonnement jazz actuel dans la capitale anglaise), Prize délivre dix compositions ardemment miroitantes, aux airs légers et aux reflets profonds.
Oscillations électroniques
D’emblée accrocheuses, elles s’épanouissent pleinement au fil des écoutes, toujours plus stimulantes grâce à la richesse de la production – assurée par Rozi Plain et Jamie Whitby Coles –, telles Agreeing for Two, Help, Prove Your Good et Painted the Room, cette dernière parcourue de belles oscillations électroniques en offrant d’idéales illustrations.
Fruit d’un processus collectif, ce cinquième LP accueille en son sein plusieurs invité·es, dont la fidèle acolyte Kate Stables (chanteuse/meneuse de This Is the Kit) et Alabaster DePlume (saxophoniste à la pointe de la scène londonienne). La musique de Rozi Plain y gagne en nuances sans perdre en singularité, bien au contraire. De plus en plus affranchie, sachant si joliment prendre la tangente, elle évoque ici parfois le magnifique Camoufleur de Gastr del Sol (sommet de pop en liberté) et ouvre grand l’horizon pour la suite.
Prize (Memphis Industries/Bertus). Sortie le 13 janvier.
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