Immense empreinte sur le rap moderne, Prince Paul ne sort que rarement de l’ombre de son studio. C’est pourtant là que ce timide aux idées vastes et loufoques a fait progresser le hip-hop au forceps, de De La Soul aux Beastie Boys. Alors que sort le second album de ses Gravediggaz, rencontre avec un homme de principes, courtisé par Janet Jackson mais qui préfère enregistrer avec Beck, doublé d’un témoin passionnant et comique d’une belle tranche de musique américaine.
Le fou rire est monté doucement. Prince Paul a commencé par pouffer discrètement pour lui-même. Dans les bureaux new-yorkais du label Gee Street, assis en compagnie de ses complices au sein des Gravediggaz, Poetic et Fruitkwan, il contient tant bien que mal son hilarité durant dix longues minutes, gêné de troubler une interview où il n’a pas encore pipé mot. Interrogé du regard, il finit par désigner l’objet de sa gaieté : un berger allemand installé depuis quelques minutes à nos côtés. Sous ses airs polis, le cabot convoite manifestement le sandwich du journaliste, oublié sur la table basse. Prince Paul est secoué de spasmes, renversé sur son siège et bientôt, l’assistance se tient les côtes. De tous les témoins de la scène, seul l’oeil aiguisé de Prince Paul Huston avait perçu tout le comique de la situation. Aux anges, le producteur connu pour sa versatilité musicale assure que s’il devait composer quelque chose dans l’heure, ce ne pourrait être qu’un morceau euphorique. Pourtant, sa musique peut aussi faire preuve d’une noirceur déroutante les jours de blues : incapable de feindre, il ne fonctionne qu’au feeling.
Affligé d’une timidité maladive et d’un complexe de mal-aimé, Prince Paul est l’une des figures les plus humaines, les plus touchantes et les plus drôles impossible de restituer ici les désopilantes mimiques dont il ponctue chaque phrase qu’il nous ait été donné de rencontrer dans le hip-hop. De Stetsasonic à De La Soul, de Third Bass aux Gravediggaz, aucune consécration ne pourra apaiser ses doutes. Car l’homme de l’ombre de De La Soul ne connaît ni le calcul ni la prudence et ne fréquente aucun principe, pas même celui qu’on lui prêterait volontiers : nager constamment à contre-courant. Engagé dans une quête de renouvellement perpétuel, son âme n’est gouvernée que par une loyauté à toute épreuve envers sa musique.
Prince Paul Mon approche de la musique a été très précoce : j’ai acheté mon premier disque à l’âge de 5 ans. Nous étions dans un grand magasin et ma mère m’avait donné 1 dollar à dépenser au choix. Entre un jouet et un disque, je n’ai pas hésité : j’ai acheté deux 45t, l’un de King Floyd, Groove me, et Hot pants de James Brown. Si jeune et déjà tous les symptômes du music-maniaque que je suis devenu (rires)… Bien que mes parents ne soient pas musiciens, la musique a toujours été le ciment de ma famille, dont j’étais le benjamin j’étais encore au jardin d’enfants quand mes frères et soeurs étaient déjà à la fac. Ma mère était fana de soul, mon père de jazz et mes frères et soeurs de tous les tubes du moment. J’ai commencé à faire le DJ tout seul dans ma chambre vers 8 ans, âge auquel j’ai totalement cessé d’acheter des jouets pour me consacrer exclusivement aux disques.
On sent une parenté entre ton travail et celui de George Clinton. Te souviens-tu de la première fois que tu as écouté un de ses disques ?
C’était Let’s take it to the stage de Funkadelic, une pochette jaune avec une tête de mort. Chez lui, j’ai d’abord été intrigué par le concept visuel avant d’entrer dans la musique. J’étais un vrai fan. Je passais des heures le nez sur les pochettes à recenser les moindres détails, à décortiquer les notes, je retournais le disque dans tous les sens, j’inspectais le label. Je séchais l’école juste pour rester à la maison à écouter ces foutus disques, sans en comprendre d’ailleurs toutes les allusions, à la drogue notamment. Clinton m’a énormément influencé mais je n’ai jamais cherché à adopter son style, bien que je sois à l’origine de l’utilisation de (Not just) Knee deep de Funkadelic sur Me myself and I, le premier hit de De La Soul. Je reconnais une continuité entre son travail et le mien en ce qui concerne la stupidité délirante mais, musicalement, je suis passé assez vite à d’autres choses. Clinton m’a quand même fait un très beau compliment le soir où j’ai obtenu un Music Award pour De La Soul. Il m’a dit « Oh mec, tu es débile, vraiment cinglé. » Je ne me tenais plus de joie : ce type arbore une coupe de cheveux délirante avec des dreadlocks rouges, il porte des chaussures à plate-forme insensées et il me dit à moi que je suis cinglé ? Fabuleux.
Le rock fait-il partie de ton background ?
Je suis venu au rock beaucoup plus tard, à travers Hendrix et en cherchant des breakbeats inédits. En musique, je suis aussi ouvert qu’Afrika Bambaata, un modèle du genre : comme lui, je pars du principe que le hip-hop est à même d’incorporer et de digérer tous les styles. Sous le prétexte de « rester vrai », cette dictature malhonnête, le rap a fini par se figer et se restreindre, mais à l’époque tu pouvais jouer tous les beats possibles et rapper sur n’importe quoi, il s’agissait surtout de s’amuser. J’écoutais récemment un vieux morceau des Treacherous Three, qui raconte comment le type s’est retrouvé dans une bagarre, un type lui flanque un coup de poing dans l’oeil mais il lui pardonne finalement (rires)… Alors qu’aujourd’hui ce serait « Tu m’as regardé bizarrement, je t’ai tiré dessus et tu es mort. » Le hip-hop reflétait un côté beaucoup plus humain qu’aujourd’hui, même s’il y avait déjà le côté fantasme, bagnole… Je regrette sacrément cette époque. Il y avait une formidable excitation dans l’air, il fallait se constituer son petit réseau, aller chaque jour à la pêche aux infos et aux breakbeats inédits. Les DJ’s tels que moi devaient parcourir la ville en tous sens pour trouver deux exemplaires du même disque indispensable pour les DJ’s et lorsque nous faisions une belle trouvaille, nous allions jusqu’à gratouiller le label du rond central du vinyle pour que personne ne puisse repérer le disque utilisé (rires)… Je bouillais d’impatience de rentrer chez moi pour écouter mes trouvailles, il y avait une vraie excitation à faire le DJ, à faire des cassettes mixées, c’était tout l’intérêt de la chose. Les B-boys devaient consacrer sincèrement de leur énergie et de leur temps au hip-hop, faire leur propres recherches, se maintenir constamment en alerte, car l’originalité et le talent primaient. Aujourd’hui, la passivité domine, tout est prémâché, préemballé. Par exemple, il n’existait pas de « vêtements hip-hop ». Chacun se fabriquait son propre style. On s’achetait des jean’s Lee, qui n’étaient pas spécialement dessinés pour la jeunesse noire, des Adidas, des grosses chaussures de travail, des salopettes d’ouvriers. Maintenant, il y a des dizaines de lignes de vêtements hip-hop et des centaines d’albums de breakbeats en magasin.
Tu as fait tes classes au début des années 80 chez Stetsasonic, un groupe très influent connu pour ses prestations live.
Avec Stetsasonic, dont j’étais le DJ, nous faisions vraiment quelque chose d’unique. A l’époque, tout était pour la scène faire des disques n’est venu que sur le tard , il fallait gagner son public et bosser dur. Il y a un manque de dimension scénique aujourd’hui dans le hip-hop. Avec un seul tube passé en rotation à la télévision, le public est tout acquis. Du coup, le travail au niveau de la scène est réduit au minimum : beaucoup de groupes se contentent de rimer sur des bandes enregistrées. Tout le monde dit que les Fugees et les Roots font un super-show mais en fait, ils ont juste un show honnête, ce que tout groupe de hip-hop devrait être à même de fournir. Je pense sincèrement que si Stetsasonic était leur rival actuel, nous les enfoncerions. Même Chuck D de Public Enemy s’est inspiré de notre show pour construire le sien. J’ai signé un contrat à 17 ans avec Stetsasonic sans avoir aucune idée de ce qu’il énonçait, pour quelle compagnie je travaillais ni si nous allions sortir des disques. C’était juste une époque d’expérimentation pour moi, de joie immédiate. Je n’ai goûté au bonheur total qu’un peu plus tard, avec De La Soul, où je contrôlais tout.
Pourquoi n’as-tu pas participé au dernier album de De La Soul alors que tu avais produit les trois précédents ?
J’ai choisi de me mettre en retrait car cette fois l’enjeu était trop important pour eux : ils avaient l’impression que si cet album échouait, De La Soul serait rayé de la carte. C’était une pression trop écrasante pour moi, je ne pouvais pas garantir que mes choix étaient les meilleurs et que le succès était assuré. Je n’avais pas envie de me battre contre eux pour chaque morceau en essayant de les convaincre. Je préférais en rester là, les laisser faire leurs choix jusqu’au bout et préserver notre amitié sans risquer de porter le chapeau en cas d’échec. Ma musique représente au plus près mes sentiments du moment et je revendique le droit de changer d’humeur. J’ai la chance d’avoir réussi à en vivre jusqu’ici sans me compromettre et j’aime croire que ma longévité artistique a aussi à voir avec cette honnêteté.
Comment as-tu rencontré les membres de De La Soul ?
Nous étions tous au lycée ensemble, à Long Island. La connexion s’est faite dans un premier temps entre moi et Mase, que je connaissais en tant que DJ local. Familier de mon travail pour Stetsasonic, il m’a apporté une demo de Plug tunnin’ réalisée avec Posdnuos et Trugoy, deux mômes que je n’aurais jamais soupçonnés être rappers. J’ai tout de suite senti qu’ils pouvaient aller loin et de quelle façon je pouvais améliorer leur travail. Lors de l’enregistrement de Plug tunnin’ et de Freedom of speach, nos premier singles, nous nagions dans le fun et la bonne humeur. A l’époque, nous laissions délibérément les erreurs en l’état, ce n’était pas grave… D’ailleurs, Trugoy avait un rhume durant la majorité de l’enregistrement de leur premier album, 3 feet high and rising, et je n’ai pas jugé nécessaire qu’il refasse les prises une fois guéri. L’auditeur ne perçoit pas ces erreurs car il croit que ça fait partie du concept. Incorporer les erreurs est une philosophie que j’ai conservée durant tout l’album. Comme je ne possède pas un talent de rimeur, Posdnuos et Trugoy m’ont permis d’exprimer mes idées les plus folles à travers eux. Je me souviens de 3 feet high and rising comme d’un summum de félicité : qui n’aimerait pas avoir sous la main des gens doués à qui il pourrait dire « Fais ceci, fais cela », et qui répondraient systématiquement « Chiche ? » D’ailleurs, aujourd’hui, De La Soul ne perd jamais une occasion de rappeler que je suis à l’origine des interludes et de toute la loufoquerie du premier album, manière pour eux de se dédouaner. « Tous ces trucs stupides qu’on faisait c’était pas nous, c’était Prince Paul » (rires)…
Etais-tu préparé au succès qui a suivi ?
Pour les rassurer, je me souviens clairement leur avoir dit, une fois l’album terminé, « Ne vous en faites pas, on sera disque d’or. » Mais je n’en étais pas si sûr. Lorsque nous nous sommes classés single numéro un, puis meilleur album, je n’en ai pas cru mes yeux. J’ai même pu quitter mon boulot en plus de l’université et de Stetsasonic, je travaillais dans un magasin de pièces détachées. En fait, jusqu’alors, je n’avais jamais vraiment pris la musique au sérieux, c’était un hobby qui me rapportait un peu d’argent de poche pour le week-end, rien de plus, malgré les hits de Stetsasonic tels que Talking all that jazz ou Sally. Le succès de 3 feet high and rising m’a ouvert tellement de portes, c’est insensé. J’ai été sollicité par quantité de gens dont Prince, qui m’a invité à venir travailler dans ses studios de Paisley Park, ou Janet Jackson. Sans compter les propositions de remixes qui me pleuvaient dessus.
De La Soul s’est souvent plaint des retombées du succès sur la vie quotidienne. As-tu souffert aussi de la surexposition médiatique ?
Je me suis délibérément peu exposé avec le groupe. A l’école, j’étais calme, dans mon petit coin, le genre de type si discret que certains ne soupçonnaient même pas mon existence. J’ai eu mon heure de gloire en faisant le DJ, mais pour le reste, j’étais plutôt ringard : je ne buvais pas, je ne fumais pas, j’étais bon à l’école mais je n’étais pas non plus un crack. J’ai toujours eu tendance à me placer en retrait. J’ai besoin d’attention comme tout le monde, mais pas de cette attention démesurée, quand on veut que toute la fac soit son meilleur ami. Je suis un timide maladif : hormis lorsque je fais le DJ, j’ai toujours été gêné dans les fêtes, je m’y ennuie mortellement. Je déteste les photos et les interviews, je ne m’y soumets que par obligation. Pourtant, j’ai une réputation de doux dingue : les gens s’imaginent que je suis totalement fêlé, ils commencent même à rire avant même de me voir. Hormis ma propension à la débilité et à la loufoquerie sur disque, je ne sors pas avec un piercing au sein et les cheveux verts. Je suis terriblement normal.
Te sens-tu incompris à ce point ?
Je ne peux me départir du sentiment d’être un mouton noir. Même si une farouche partie de moi se contrefiche de l’opinion d’autrui et ne cherche qu’à faire ce que bon lui semble, j’aime me sentir accepté. J’ai toujours l’impression qu’on passe totalement à côté de ce que j’essaie de faire, de ma démarche, tout en acceptant totalement la règle du jeu selon laquelle tout disque s’expose à la critique. Je suis extrêmement susceptible, car il n’y a aucune différence entre ma musique et moi : si on aime mon travail, on m’aime moi. Je peux être très blessé lorsqu’on critique mon travail. D’ailleurs, je menace régulièrement de tirer ma révérence et d’aller m’enterrer, de monter une station-service dans un trou paumé (rires)…
Comment as-tu vécu l’étiquette « horrorcore » dont a hérité le premier album des Gravediggaz ?
Je l’ai très mal vécu. A l’époque, ce disque était mon bébé, ma joie et ma fierté, car c’est moi qui ai monté le groupe. Une fois de plus, le malentendu a été total. Faute de comprendre notre démarche, les médias nous ont assimilés à une série de groupes soi-disant « horrorcore » qui ont émergé au même moment, alors que nous n’avions rien en commun avec eux. Je m’étais donné un mal de chien pour la production, et les critiques sont passés totalement à côté. Je m’arrachais les cheveux en lisant les chroniques : j’avais envie de leur hurler « Mettez des casques, bon sang ! Ecoutez la production, tous ces détails sur lesquels j’ai passé des heures à bosser comme un esclave ! » J’ai très peu travaillé en revanche sur le nouvel album des Gravediggaz. Je leur ai proposé cinq ou six morceaux mais ils ne leur ont pas trop plu. J’ai eu du mal à entrer, à m’adapter à l’ambiance de ce deuxième album. A l’époque de l’enregistrement du premier, j’étais au fond du trou et ça s’est ressenti dans mon travail. Cette fois-ci, je ne suis plus dans le même état d’esprit et je ne leur corresponds plus. Je prends ma musique très au sérieux. Je suis incapable de feindre, de reproduire artificiellement le feeling du premier album.
Duquel de tes travaux es-tu le plus fier ?
Je considère le premier album des Gravediggaz comme mon travail le plus abouti, ainsi que le disque qui n’est jamais sorti, Resident alien. A l’époque, j’ai frôlé la dépression. Même le second album de De La Soul, que je ne renie pas pour autant, a fait un mini-flop. Après une époque où tout ce que je touchais se transformait en or, j’ai vécu une véritable descente aux enfers. C’est alors que les Gravediggaz sont arrivés. J’étais si déprimé que je ruminais tout seul dans le noir pendant des heures au sous-sol de mon appartement en me demandant ce qui avait bien pu clocher à ce point. C’est de là que viennent tous ces morceaux lents et tristes comme Suicide, sur le premier Gravediggaz, et I am I be, sur le troisième De La Soul. Ça m’a aidé à exprimer une nouvelle facette de ma personnalité.
Qu’as-tu appris de ton travail avec RZA, du Wu-Tang Clan ?
Entre lui et moi, c’est une affaire de profond respect mutuel. Nous nous connaissons depuis très longtemps, bien avant que le Wu-Tang sorte quoi que ce soit j’avais réalisé des maquettes pour son premier disque chez Tommy Boy, en 1989. La confiance est solide, indépendante du succès de chacun. Je lui dois surtout une fière chandelle : celle de m’avoir fait redevenir moi-même en me poussant à davantage de simplicité technique. A une époque, j’étais complètement noyé dans la technologie, très perfectionniste dans mes arrangements. RZA m’a ramené au feeling plutôt qu’à la formulation. Et je crois que ce fut une des principales sources de dissension avec De La Soul à ce moment-là : alors que je tendais vers plus de simplicité, ils en étaient encore au stade du perfectionnisme.
Comment as-tu monté le projet The Good, the bad and the ugly, avec Automator, Beck, DJ Shadow et RZA ?
Automator, qui a réalisé l’album de Dr Octagon avec Kool Keith, est un de mes admirateurs. De là a germé l’idée d’une collaboration avec Automator, concrétisée lorsque Mike Simpson des Dust Brothers (Beck, Eels, Beastie Boys) a proposé de se joindre à nous. Nous nous sommes retrouvés tous les trois au printemps dans un studio de Los Angeles, où nous avons écrit vingt-quatre titres en cinq jours. L’entente était parfaite : nous disposions chacun de platines et d’un sampler, en plus de nos cartons de disques, et les idées fusaient dans les quelques mètres carrés du studio. Beck est passé nous voir et il doit ajouter des voix prochainement, ainsi que RZA et De La Soul. Nous cherchons à contacter Björk également, en attendant de signer avec un label. DJ Shadow a prévu d’ajouter sa touche au projet. J’apprécie ses talents de producteur et d’arrangeur, même s’il n’est pas tout à fait sur la même longueur d’onde que nous. Ce mec est tellement sérieux. Son personnage de vinyle-maniaque me réjouit : il va jusqu’à soupeser l’épaisseur du carton de la pochette pour évaluer combien d’exemplaires ont pu en être tirés (rires)… C’est un vrai fanatique qui ne se déplace jamais sans son mange-disques. Sa passion sincère pour le hip-hop fait chaud au coeur.
Es-tu préoccupé par l’état actuel du hip-hop ?
J’ai arrêté de m’en soucier. J’ai retourné le problème dans tous les sens et me suis lamenté jusqu’à ce que mon visage tourne au violet : « Que se passe-t-il, pourquoi en sommes-nous arrivés là ? » Ça me rendait fou, littéralement. L’argent a définitivement brouillé les cartes, il est trop tard pour tenter de concurrencer le poids du fric. C’est la raison pour laquelle j’essaie de me tenir à l’écart de tout ce cirque en ne faisant que des projets gouvernés par l’amour du hip-hop. Même si l’amour ne paie pas toujours le loyer.
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Prince Paul, The Pick, the sickle and the shovel (V2/Sony).
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