Il sera remplacé par Olivier Nusse ; et son départ ferait suite à un désaccord avec Bolloré.
Alors qu’il était à la fois devenu symbole du producteur à l’ancienne et tête de turc d’internet, Pascal Nègre a été remplacé à la tête d’Universal Music. Ce départ fait suite à 21 ans de carrière dans la plus grosse maison de disque hexagonale. Cette décision semblait être dans les tuyaux depuis un moment puisque son contrat avait expiré en décembre 2015. Si l’homme âgé de 54 ans souhaitait apparemment prolonger, Vincent Bolloré, l’actionnaire principal du groupe et patron de la maison-mère Vivendi, aurait souhaité réorganiser l’ensemble d’Universal. Une source proche de Pascal Nègre a ainsi déclaré à l’AFP :
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« Il y avait des dissensions avec Bolloré. Il cherchait à placer un de ses proches à la tête du groupe, comme il le fait généralement dans les entreprises qu’il rachète. »
C’est Olivier Nusse, directeur général de Mercury et de Decca Records France, qui le remplacera. D’après Liberation, Bolloré aurait voulu faire de Nusse le bras droit de Pascal Nègre, ce qui lui aurait fortement déplu. Sur twitter plusieurs personnalités ont rendu hommage au travail de ce dernier, parmi lesquels l’ancienne ministre de la culture, Fleur Pellerin :
Bravo @PascalNegre pour ton talent et ton engagement au sein d’#UniversalMusic.
— Fleur Pellerin (@fleurpellerin) 18 Février 2016
Un activiste du numérique
Pascal Nègre avait commencé à présider PolyGram Musique, l’ancêtre d’Universal, en 1990, alors que l’industrie du disque battait son plein. Il avait ensuite dû faire face à l’émergence d’internet, qui, rappelons-le, a réduit de moitié le chiffre d’affaire du secteur. Ainsi, alors que ses positions envers le téléchargement illégal étaient très sévères – il soutenait activement Hadopi, et se battait contre les « pirates » – l’homme avait récemment pris position en faveur du streaming dans une interview donnée à Libération :
« Le nombre de Français abonnés aux offres payantes de musique à la demande par abonnement a dépassé les 3 millions, soit 5% de la population française. »
De son point de vue, le futur de l’industrie musicale se trouvait effectivement dans le streaming, devenu un « produit de grande consommation ». Aussi tweetait-il début janvier :
317 milliards de streams( le double de 2014) 965 millions de titres téléchargés 137 millions d’albums.. Marché musique US 2015
— PascalNegre (@PascalNegre) 6 Janvier 2016
Un personnage public
Pascal Nègre était devenu un personnage public depuis quelques années, d’abord pour son engagement en faveur d’Hadopi, ce qui lui attirait les foudres d’une grosse partie d’internet. Occupant le poste de président de la Société Civile des Producteurs Phonographiques (SCPP) depuis 1994, il se montrait très virulent à l’encontre des internautes et souhaitaient punir sévèrement les pirates. Sa popularité est aussi due à sa participation en tant que jury à la Star Academy, émission co-produite par Universal, entre 2006 et 2008. L’homme, très actif sur les réseaux sociaux, s’est également fait connaitre du grand public grâce à ses tweets. Il avait en particulier été à l’origine d’une polémique, accusé de profiter de la mort de Georges Moustaki pour faire la promotion d’Universal :
Avec Georges Moustaki c’est une des dernières légendes , artiste et poète , qui disparaît ! Ses plus grands succès sont chez Universal ! RIP
— PascalNegre (@PascalNegre) 23 Mai 2013
On apprend aussi que Pascal Nègre s’était lancé dans le marché des pressings bio en 2011. L’amorce d’une reconversion ?
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