Cette rentrée littéraire se fait sous le signe de l’autobiographie. De Grace Jones à Patti Smith en passant par Carrie Brownstein, toutes les sommités du rock et de la pop en publient une. Entre vraies-fausses confidences et gros chèque, focus sur une étape obligée pour toute rock star qui se respecte.
Automne 2015 ou l’heure du grand déballage ? Les grands noms de la pop et du rock se bousculent au rayon autobiographie en cette rentrée. Et qui dit mémoires dit révélations. Chrissie Hynde a sorti au début du mois de septembre Reckless: My Life as a Pretender dans lequel elle raconte le viol qu’elle a subi à l’âge de 21 ans, dans l’Ohio, par un gang de motards. Elle aurait pu s’arrêter là mais elle a provoqué un tollé en expliquant en interview qu’elle était responsable de ce crime car elle savait que ces hommes étaient dangereux. Vous avez dit malaise ? Dans un registre un peu plus glam, l’inénarrable Grace Jones fait aussi dans la polémique, en distribuant joyeusement des claques à Nicki Minaj, Miley Cyrus et consorts dans son autobiographie au titre très facétieux I’ll Never Write My Memoirs qui sortira le 29 septembre prochain. Pour l’artiste légendaire, les popstars d’aujourd’hui n’ont ni vision, ni message ni personnalité. Voilà qui est dit.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le prix de la sagesse revient à Patti Smith (ne traîne pas avec le Dalaï Lama qui veut) qui a su préférer une prose lyrique aux clashs dans son autobiographie sortie en 2010, le best seller Just Kids (plus de 500 000 exemplaires vendus). Le livre qui narrait sa vie de bohème à New York aux côtés de Robert Mapplethorpe connaîtra une suite le 6 octobre prochain avec M Train. Carrie Brownstein, la leader de Sleater-Kinney reconvertie en comédienne et auteur de prestige pour la très bonne série Portlandia, s’apprête à publier Hunger makes me a modern girl. Le titre est évidemment un clin d’oeil à la chanson Modern Girl, issue du septième album de Sleater-Kinney, The Woods. Pour savoir si elle balance des infos croustillantes sur les Riot grrrls, rendez-vous le 27 octobre.
Une nouvelle manne financière ?
Le chèque qu’a reçu Keith Richards pour écrire sa Life est resté dans les annales : 7 millions de dollars en échange, entre autres, d’une révélation sur le micro pénis de Mick Jagger, pas mal.
Si son éditeur Little, Brown and Company a frappé fort c’est qu’il savait qu’il était sûr de son coup, la bio s’est vendue à plus d’un million d’exemplaires. Le cas Richards fait figure de jurisprudence : l’autobiographie de star fait vendre. C’est ce qu’a déclaré Jeremie Ruby-Strauss, éditeur chez Simon & Schuster : “Il y a eu plus d’autobiographies de stars publiées après Life en 2010 que les quinze années qui ont précédé sa sortie”.
Les maisons d’édition se disputent donc actuellement à coups d’enchères irréelles les mémoires de légendes telles que Mick Jagger et David Bowie pour un résultat « gagnant-gagnant ». En attendant de pouvoir les découvrir, on se réjouit avec l’annonce de l’adaptation télévisée de Just Kids par la chaîne Showtime.
{"type":"Banniere-Basse"}