Avec son magnifique troisième album, la musicienne sud-coréenne donne forme à une éblouissante méditation musicale autour de la lumière.
Jouant d’instruments dont les noms seuls nous transportent loin, tels que le piri (sorte de hautbois), le saenghwang (un orgue à bouche, que l’on peut voir sur la pochette de ce nouvel album) ou encore le yanggeum (un tympanon, instrument à cordes de la famille des cithares sur table), la jeune musicienne sud-coréenne Park Jiha distille des airs d’une finesse extrême qui procurent une ivresse suprême, sortilèges impalpables autant qu’imparables.
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À la fois empreinte du passé et ancrée dans le présent (c’est-à-dire aussi déjà entrée dans le futur), sa musique semble rendre totalement caduque l’opposition schématique entre modernité et tradition. Il en émane un éclat proprement intemporel, qui apparaît tout de même un peu anachronique dans le monde actuel…
Ardente lumière intérieure
Succédant à Communion (2018) et Philos (2019), tous deux superbes, son nouvel album s’intitule The Gleam (La Lueur, en VF) et s’articule autour d’une méditation sur la lumière. On pourrait presque parler d’un album conceptuel si l’on ne craignait de rebuter et d’en obscurcir la puissante clarté, par laquelle on est tout du long emporté.
Conçu comme une traversée d’un crépuscule à l’autre, de l’inaugural (et auroral) At Dawn jusqu’au final (et spectral) Temporary Inertia, The Gleam propage une ardente lumière intérieure au long de huit plages instrumentales, frémissantes et carillonnantes, qui tendent toutes vers l’horizon absolutiste de l’épure. D’une mélancolie profonde, sans pourtant jamais s’abîmer dans une noirceur ténébreuse, l’ensemble irradie l’âme au plus haut point.
The Gleam (Glitterbeat/Modulor). Sortie le 25 février.
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