[Numéro spécial Gainsbourg] Digne héritier d’une écriture gainsbourienne, MC Solaar revendique l’inconsciente influence du virtuose des mots et des sens cachés.
“Quand j’ai découvert Gainsbourg, je devais avoir 10 ans. C’était l’album reggae, Aux armes et cætera. Il a été un passeur exceptionnel et, d’après Gilles Verlant [journaliste et biographe de Gainsbourg], Serge s’intéressait au rap sur la fin.
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On l’entendait bien, d’ailleurs, sur You’re Under Arrest. A l’époque, je faisais des jeux de mots, du crypto, des sens cachés – un gars m’a montré des semblants de similitudes entre mon écriture et celle de Gainsbourg. Mais ce n’était pas conscient.
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Plus tard, Gilles Verlant a pointé ‘Elle emmagasine des magazines’, dans mon Victime de la mode, en faisant le lien avec ‘En repliant des dépliants d’agence de voyages’ [la chanson Aéroplanes de Gainsbourg]. Il m’avait aussi fait une remarque sur Caroline, et quatre ou cinq autres exemples comme ça.
https://youtu.be/JSG2qHBm7WM
Je me suis dit que Gainsbourg m’influençait peut-être. Mais, à mon avis, c’est inconscient, parce que sur Nouveau Western, ce n’est pas moi qui ai choisi le sample de Gainsbourg. C’est Hubert Blanc-Francard, alias Boombass. Quand j’ai commencé à écrire un truc sur le western, il m’a dit : ‘Non, on ne le réalise pas aujourd’hui, j’ai une idée.’ Et quatre jours après, il avait monté ça.
En Angleterre, en Allemagne, en Autriche, il a été samplé par plein de groupes. Quand le hasard a fait qu’on a mis l’intro de Bonnie and Clyde, à New York, pendant le tournage du clip, en pleine période du rap à la new-yorkaise des années 1990, les jeunes ne venaient pas regarder les caméras, ils venaient nous demander : ‘What’s this music?!’ Il n’y avait pas ma voix, ils voulaient juste connaître le sample. Ça veut bien dire qu’il est fort.”
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