Torride et salace, la troisième mix-tape de Cuizinier, le pervers de TTC
HIP HOP L’anticyclone des Açores, le réchauffement de la planète, un ciel changeant mais plus lumineux : Joël Collado, Evelyne Dehlia et tous leurs amis se trompent une fois de plus quant aux raisons du retour du beau temps. Les vrais savent, le soleil revient à chaque fois qu’un mix Pour Les Filles de Cuizinier sort. C’est prouvé. Pour la sortie de la troisième tape du MC de TTC, on peut déjà préparer les brumisateurs et faire un bon stock de Magnum chocolat blanc et de Mister Freeze. Avec ce troisième et dernier volume des aventures de “l’enculé le plus cool de la planète”, Cuizinier atteint un niveau de charisme ultime.
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Comment ? Simplement en faisant ce qu’il fait le mieux : rapper sur les seuls sujets dignes d’intérêts en musique. Les filles, l’argent, les fringues, les filles qu’on aime, les filles entre filles, les filles qui vous collent comme de l’Oncle Ben’s trop cuit et Lost. Les punchlines s’enchaînent, beaucoup parlent d’amour, certaines sont carrément abstraites et évoquent des “champs de blé l’été, des champs de blé complet”, un “tee shirt blanc immaculé conception”, tandis que d’autres resteront dans les annales des cours de rap option égotrip : “copiez moi et ce monde sera meilleur qu’avant”.
Cuizinier est à la fois Richard Gere et R. Kelly, chacune de ses facettes étant aussi nécessaires et complémentaire que Dany DeVitto et Arnold Schwarzennegger dans le film Jumeaux. Et l’entendre poser nonchalamment mais passionnément sa voix, sur une instru samplant le troublant morceau Quand tu m’aimes du crooner français absolu, Herbert Léonard, donne un sentiment de puissance, les bras levés vers le ciel.
Car c’est bien là, dans les productions géniales de DJ Orgasmic, que réside la deuxième force de toute cette série de mix-tapes. Celui-ci a le chic pour sampler, puis retravailler à la sauce rap des morceaux que l’on adore (True de Spandau Ballet), que l’on a obligatoirement aimé (le générique de MacGyver, Une femme avec une femme de Meccano) ou que l’on aimera (le Pjanoo de Pryda aka Eric Prydz, futur hymne des dancefloors de Ibiza à Amnéville), pour en faire ressortir un cocktail dansant et émouvant à la fois.
Point d’orgue (ou plutôt point de synthé) de cette tape : The Good Guys où Cuizinier accompagné d’un Teki Latex plus énervé que jamais explique à coup d’analogies avec la série Lost qu’ils ont été les premiers à rapper sur des morceau d’Eurodance grillés (I like To Move It de Real 2 Real pour la première tape en l’occurrence) bien avant que les Américains se mettent à découvrir qu’ils pouvaient sampler Robert Miles, Crystal Waters et consorts. Enfin, il ne faut pas non plus négliger l’apport du GeneVan Heathen, hôte de ce mix qu’il ponctue d’interventions en anglais, très oncle déconneur dans les mariages, à la gloire de Cuizi-Cuiz aka your girlfriend’s boyfriend.
Tout ceci constitue la bande-son idéale de toutes les situations cool de la vie. Les kids reprendront les punchlines qui parsèment chacun des morceaux dans leurs statuts Facebook, les filles auront enfin trouvé quelqu’un qui rappe aussi bien sur Blur que sur Françoise Hardy, qui leur parle d’amour vrai mais sans la honte éprouvée quand elles écoutent James Blunt. Que demander de plus? Hum… quand est ce que sort ton “vrai” album, Cuizi ?
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