Le contexte généré par l’épidémie de Covid-19 a poussé de nombreux·ses artistes à dénoncer la fragilité du modèle économique de l’industrie musicale. Une critique à laquelle a répondu le PDG de Spotify le 30 juillet dernier, en plaçant la responsabilité sur la productivité des musicien·nes.
Le 29 juillet dernier, Spotify révélait son bilan économique, couvrant la quasi-totalité de la période du confinement. Les résultats sont au-delà de leurs espérances les plus optimistes : la plateforme de streaming enregistrait fin juin 138 millions d’abonné·es et 299 millions d’utilisateur·rices actif·ves mensuels, soit une augmentation respective de huit millions et 13 millions d’utilisateur·rices sur le trimestre. Au niveau économique, la plateforme annonce avoir généré 1,89 milliard de dollars entre avril et juin (soit une hausse de 13 % par rapport à la même période de l’année précédente), mais enregistre toutefois une hausse moins forte par rapport au premier trimestre 2020 (d’une différence de 356 millions de dollars). « Notre entreprise a réalisé de bonnes performances au deuxième trimestre et continue de fonctionner à un niveau élevé malgré l’incertitude persistante entourant la pandémie de Covid-19« , a annoncé Spotify dans sa lettre aux actionnaires.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le lendemain, Daniel Ek, PDG de la plateforme aux 300 millions d’utilisateur·rices, a donné une interview au site Music Ally. Revenant sur le bilan, plutôt positif, de l’entreprise, Ek s’est également prononcé sur la situation économique des artistes, dont beaucoup ont dénoncé, pendant la période de confinement, la faible part des revenus leur étant reversée.
>> A lire : Covid-19 : pendant un jour, Bandcamp va reverser aux musiciens indépendants ses revenus sur les ventes
Productivité et compétitivité
Selon l’homme d’affaires, les artistes privé·es des revenus générés par les tournées et qui souhaitent subvenir à leurs besoins par le biais du streaming, doivent se montrer plus productif·ves. « Il n’est plus possible d’enregistrer un album une fois tous les trois ou quatre ans en espérant que ce sera assez » conclut-il.
En appuyant sur la nécessité pour les musicien·nes de « créer un engagement avec leur communauté de fans, partager l’histoire de la création de leur album et entretenir un dialogue », Ek met en branle une véritable injonction à la compétitivité sur le long terme.
Une vision des choses qui permet au PDG de ne pas mettre en question la faiblesse de la part des revenus que Spotify reverse aux artistes. Une politique aux antipodes de celle de Bandcamp. En effet, les dirigeant·es de cette dernière préfèrent adopter une stratégie permettant aux artistes de toucher un maximum de revenus issus de leurs ventes en retirant une fois par mois (à l’occasion des Bancamp Fridays) les frais pris par le site sur chaque vente.
>> A lire aussi : Bandcamp Friday : l’initiative de soutien aux artistes sera prolongée jusqu’à la fin de l’année
{"type":"Banniere-Basse"}