Evadé de l’électricité, un Français réfugié dans l’americana sensible.
Est ce parce qu’il porte trois prénoms (Pierre-Louis François) et se sent en France comme un coyote dans le jardin des Prébendes que ce Tourangeau a dû s’inventer un nom et une mythologie américaine (à la Calexico, Helldorado ou Tres Chicas…) qui va avec ? Est-ce par rejet d’une électricité excédée, longtemps pratiquée en groupe, qu’il joue aujourd’hui avec une telle minutie, une telle douceur des chansons faussement apaisées ? Car même ourlée de violons, de guitares amoureuses et de refrains veloutés, la tension règne, comme souvent chez ces évadés du vacarme – de Troy Von Balthazar à Bob Mould. Ainsi, même sa reprise murmurée du Help! des Beatles sonne, effectivement, comme un appel à l’aide : le chant du cygne d’un homme qui coule dans une marée noire. Et pourtant, il y a chez lui tant de bonté mélodique, tant de liberté et de cascades dans le chant (qui se souvient de Martyn Bates ?) que jamais son mauvais sang n’est un repoussoir : ce second album, avec son CD bonus (c’était donc ça, ce “tandem de porcelaine”) révèle au contraire un sens suranné de l’hospitalité, et une passion chevillée au corps pour un folk diaboliquement atmosphérique et hantant. H-Burns, Delano Orchestra, François Virot, Rivkah ou encore Coming Soon : toute une scène se souvient ici que le sud des Etats-Unis fut en partie français.
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www.myspace.com/luisfrancescoarena
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