Un titre, ça ne trompe pas toujours énormément Ainsi la plupart de ceux de Pierre Bastien (Musiques machinales, Mécanologie portative, Mecanoid) renseignent-ils plutôt bien sur l’univers ingénieusement décalé de leur auteur qui, à l’aide d’une panoplie d’instruments-jouets de sa composition, élabore de très intrigantes machineries musicales dont le spectacle suscite chez tout individu à peu […]
Un titre, ça ne trompe pas toujours énormément Ainsi la plupart de ceux de Pierre Bastien (Musiques machinales, Mécanologie portative, Mecanoid) renseignent-ils plutôt bien sur l’univers ingénieusement décalé de leur auteur qui, à l’aide d’une panoplie d’instruments-jouets de sa composition, élabore de très intrigantes machineries musicales dont le spectacle suscite chez tout individu à peu près normalement constitué un émerveillement systématique. Qu’il est tentant alors, sous une si exquise emprise, de laisser son esprit vagabonder et d’imaginer qu’un jour viendra peut-être où Pierre Bastien, prenant modèle sur Red et sa reprise en intégralité du Songs from a Room de Leonard Cohen, s’attaquera au Metal Machine Music de Lou Reed et le convertira en doux-dingue dong
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En attendant de se risquer à plonger dans les Enfers du rock, Pierre Bastien fait paraître Pop, un album dont le titre ne dit rien d’autre que ce qu’il veut dire. Oui, elle est pop, la musique de Pierre Bastien, et infiniment plus que n’importe quelle imitation besogneuse des Beatles ou des Kinks’ Pop, elle l’est par son élégance mélodique et, davantage encore, par son aptitude à ravir tous les tympans qui la frôlent, des plus érudits aux plus frustes. Pop, elle l’est surtout sans être pute ? rien en elle ne relève du racolage, actif ou passif ? ni niaiseuse. Cousines des fantaisies chagrines de Pascal Comelade, les mélopées éclopées qui s’échappent de Pop exercent la même séduction paradoxale que les féeries de Jacques Demy : elles colorent le monde en rose tout en instillant le venin mélancolique le plus noir. Le mélange est garanti indélébile.
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