Avec ce disque, le trio cosmopolite multiplie les hommages revisités, entre disco hypnotique, rap blanc et italo irrésistible.
Signés en 2005 sur le label décalé Record Makers, les trois membres d’Hypnolove nous plongeaient avec Eurolove (2006), leur premier album, dans leur drôle d’univers, kitsch et dansant, référencé mais décomplexé. Une sorte de grand huit sonore où l’italo, le disco français des seventies, la French Touch filtrée, l’eurodance putassière et une certaine idée de la variété partouzaient et se mélangeaient avec une jubilation certaine. Sur Ghost Carnival (2013), produit par Mickey Moonlight, Hypnolove partait en croisière vers des territoires zouk, steel-drum et collé-serré, avec toujours la même distance. Ce troisième album remet les compteurs à zéro (l’obsession pour les années 1970 et 1980), avec pour ligne conductrice l’obligation de ne chanter qu’en français.
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BO de feu le film érotique de la 6
Avec ses paroles plus récitées ou susurrées que chantées, Plexus nous plonge direct dans le grand bain du boogie – un genre chéri des trainspotters et des compilations thématiques –, quand la France se passionnait pour le funk et le disco, et que les requins de studio enchaînaient les productions et les pseudos en rêvant du gros lot. Porté par les featurings de Flore Benguigui (L’Impératrice) ou d’Alka Balbir (sorte de réincarnation d’Isabelle Adjani dans Pull marine), Plexus est un disque d’hommages revisités, où l’on retrouve autant les bandes-sons préérotiques du Pierre Bachelet des débuts, le funk qui démange de Chic, le rap blanc de Chagrin d’Amour que le piano staccato de Michel Berger pour France Gall.
Que ce soit La Piscine et sa disco hypnotique sur fond de villégiature cinq étoiles, Sauna en guise de BO de feu le film érotique de la 6, Plexus en marathon italo irrésistible, le funk torride de Somebody avec Cola Boyy au chant, le troisième album d’Hypnolove, en forme de carte postale vintage de Marbella, s’avère au final comme le plus cohérent de leur discographie. Même si certains, et quel dommage, balaieront du revers de la main cet hommage premier degré et ensoleillé au plus kitsch de la variété française.
“Plexus”, Record Makers/Bigwax
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